
Nouakchott a abrité, lundi 26 mai 25, un atelier technique de haut niveau consacré à la mise en œuvre des politiques enseignantes au Sahel.
Organisée par l’UNESCO (bureau du Maghreb et du Sahel) en collaboration avec le ministère de l’éducation et de la réforme du système éducatif mauritanien et financée par l’Union Européenne, cette rencontre rassemble des participants venus du Tchad, du Niger, du Mali, de la Mauritanie et Burkina Faso.
Durant cinq jours, ils vont débattre de
- Comment pérenniser les financements des politiques enseignantes pour garantir leur mise en œuvre malgré les contraintes budgétaires ;
- Du déploiement équitable des enseignants afin de réduire les disparités entre zones urbaines et rurales,
- Des communautés de pratique, leviers incontournables pour renforcer les compétences et la collaboration entre enseignants.
Prenant la parole à l’ouverture de l’atelier, Mme Hélène Guiol, chef secteur éducation du bureau régional de l’UNESCO pour le Maghreb, a souligné que l’atelier de Nouakchott traduit l’investissement de l’UNESCO pour l’atteinte de l’ODD4 dont une des modalités consiste en un dialogue technique unique entre les décideurs et praticiens. Parlant des acquis de ce projet qui s’achève en septembre prochain, Mme Guiol cite : cinq politiques enseignantes déjà formalisées et des plans d’actions triennaux opérationnels ; l’élaboration d’un cadre commun d’orientation curriculaire (CCOC) pour harmoniser et valoriser la profession enseignante ; des Communautés de Pratique rassemblant plus de 2000 enseignants dont 50% de femmes impactant directement des milliers d’apprenants et enfin des innovations comme des modules de formation en ligne ou les systèmes informatisés de gestion des ressources humaines ont été mis en place.
Revenant sur les leçons apprises au cours de ce projet, la représentante de l’UNESCO cite la nécessité de faire œuvre de coopération au plan régional car les défis du Sahel transcendent les frontières ; l’innovation grâce aux nouvelles et méthodes pédagogiques adaptées pour faire preuve d’efficience et d’efficacité ; l’engagement politique qui se concrétisera durant cet atelier par des échanges entre experts et décideurs dans un contexte de rareté de ressources et de défis croissants. Exprimant ensuite les attentes de son organisation, Mme Guiol dit espérer que l’atelier contribue à ancrer davantage l’ODD4 dans le Sahel où chaque avancée, chaque innovation fortifiée, devient un jalon vers l’éducation de qualité. La représentante du bureau de l’UNESCO du Maghreb n’a pas manqué de remercier la Mauritanie pour avoir accepté d’abriter la rencontre et l’UE pour son appui financier
Prenant la parole à son tour, le représentant de l ’Union Européenne a rappelé que l’éducation est une des cinq priorités de la stratégie « Global Gateway » de l’UE et constitue du coup, un levier déterminant pour la stabilité, la cohésion sociale et le développement durable dans les pays du Sahel. Et d’ajouter : sans l’éducation de qualité, inclusive et accessible, le développement n’est pas possible. C’est pourquoi que l’UE a financé, pour dix millions d’Euros le projet « Améliorer l’enseignement dans la région du Sahel ».
Pour le représentant de l’UE, le présent atelier offre l’occasion de tirer les bonnes pratiques, les leçons apprises de cet important projet dans l’appui aux politiques enseignantes dans la région du Sahel lequel doit permettre d’atteindre l’ODD4 des Nations Unies qui s’articule autour de 3 volets : la gouvernance et le la gestion des enseignants, la formation initiale et continue des enseignants et le renforcement des capacités pour concevoir, mettre en œuvre, suivre et évaluer les réformes des curricula.
Donnant enfin le coup d’envoi officiel des travaux de l’atelier, le secrétaire général par intérim du ministère de l’éducation et de la réforme du système éducatif, a souligné que les enseignants sont au cœur de tout système éducatif performant, qu’ils représentent un des leviers les plus puissants pour influer sur l’équité, l’accès à la qualité de l’éducation. Pour toutes ces raisons, le SG souligne qu’il est impératif que leur statut soit valorisé, que leurs conditions de travail soient améliorées et que leur perfectionnement continu soit soutenu. Il indiqué que l’éducation est une priorité nationale du président mauritanien. Il a enfin remercié l’UNSECO et l’UE pour avoir permis l’organisation de cet atelier à Nouakchott
Après cet échange d’allocutions, les participants se sont mis au travail. Après trois jour de travail techniques, les experts soumettront leurs conclusions aux ministres des 5 pays du Sahel.