‘’ J’ai cru mourir dans les parages du Cap Blanc (Actuellement, le Nord de la Mauritanie) ‘’ raconte José Martín Santana un rescapé de l’ouragan « El Rabo del Ciclón » ou « la queue du cyclone ».
Sur cette photo on peut voir José Martín Santana (espagnol) en train de regarder l'album souvenir du voilier " El Bonito», un voilier de 10 tonnes qui appareillait dans les parages du cap blanc (Mauritanie) dans les années 1940-1950.
Pour ceux qui ne le savent pas : le 19 septembre 1950, 14 marins canariens, dont la moitié originaires de Lanzarote, ont perdu la vie suite au passage d’un étrange ouragan baptisé « El Rabo del Ciclón » dans les parages du cap blanc.
José Martín Santana a survécu à cet ouragan, il a vu la mort de près quand son voilier « El Bonito » a frappé des vagues de plus de 15 m. Ce n'est qu’en 2011 à l’âge de 86 ans qu’il a décidé de raconter les détails de cet ouragan connu sous le nom de « El Rabo del Ciclón ».
José Martín Santana originaire de l'île de Lanzarote a passé sa vie à pêcher dans les parages du cap blanc (Port-Etienne) et ce depuis l'âge de 14 ans. À 86 ans, il se souvient de la façon dont il a survécu à cet ouragan qui fut une véritable calamité pour de nombreux navires canariens. Il avait 25 ans lorsqu'il commandait « El Bonito» dans les parages du cap blanc.
Voici son Témoignage : « Ce 19 septembre 1950, «El Bonito » n’était pas le seul à pêcher dans la zone du Cap blanc, il y’avait aussi d’autres voiliers canariens : El Sara, La Candelaria , El Milagros et deux autres bateaux qui rentraient au port de la SIGP tous les soirs vers 17h pour débarquer le produit de leur pêche , ces derniers ont échappé à cet ouragan , mais La Carmencita et le San Antonio de mon oncle Pepe n'ont pas eu cette chance. À minuit l'intensité du vent a commencé à augmenter. Je pensais que ce serait une tempête et que cela passerait vite, j’ai donc brisé la corde qui tenait le voilier ancré. Le vent a continué à souffler de plus en plus fort avec des vagues comme des châteaux, à 4 heures du matin, le navire a cassé sa voile et n'a plus obéi, les larmes me sont venues aux yeux. Je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie. J’avais enfermé mon frère de 15 ans, dans la cabine, en clouant la porte avec des clous pour ne pas le perdre. Au lever du soleil, l'ouragan est arrivé, la vitesse des vents était d'environ 200 km/h avec de vagues de plus de 15 m. Vers 9h00, après une nuit diabolique au cours de laquelle je n'avais cessé de prier la Vierge de Carmen, j’avais réussi à fabriquer une corde et le roson a touché le fond, et le bateau s'est stabilisé, mais j’avais eu une peur bleue jusqu'à minuit. À l'aube, avec une grande joie, j’avais aperçu El Sara, La Candelaria, El San Antonio, La Carmencita et El Milagros. Lorsque je suis revenu à Port-Etienne, les drapeaux étaient en berne, j’ai su qu'un grand malheur s'était produit. Deux jours après le passage de l’ouragan « El Rabo del Ciclón », un premier bilan faisait état de 14 morts dont 7 originaires de l’île de Lanzarote ».
Source: Chamia Amy- Facebook