Payer les injures

15 May, 2025 - 12:38

Depuis quelques années, les injures sont devenues monnaie courante, propulsant certains à de singulières situations de leaders politiques, faiseurs d'opinions ou élus de premier ordre. Bref, plus le discours est vulgaire et diviseur, plus la côte de popularité augmente. Jusqu'à quand les autorités de notre pays garderont le silence devant ces vagues de mépris basé sur des considérations ethnicistes ou raciales ? Tout mauritanien normal est sidéré par ces comportements vulgaires outrageant envers telle ou telle composante nationale, sous prétexte de liberté d'expression. Le sujet devient de plus en plus dangereux pour la cohésion sociale et la stabilité du pays. Jusqu'à quand les contribuables mauritaniens pourront-ils continuer à payer les services de ceux qui ne tarissent pas d’insultes ? Il est temps de mettre fin à ces dérives, par la force de la loi, à travers des sanctions fermes à l'endroit des semeurs de troubles et de divisions. 

Pour cela, il convient de déchoir de la nationalité toute personne qui travaille à diviser les Mauritaniens, sous quelque prétexte que ce soit. Oui à la dénonciation des dérives autoritaires, abus et malversations mais toujours de façon responsable, en se limitant strictement à la dénonciation des contrevenants, sans jamais incriminer toute une ethnie ou une race. Tous les Mauritaniens sont pour la bonne gouvernance, pour plus de justice et d'équité. Mais tout élu qui propage des discours ethnicistes ou de haine doit être exclu du Parlement et démis de toute fonction. Il faut stopper ce mal, couper court à ce commerce. Ould M'khaïtir n'avait-il pas mis en vente les critiques du Prophète (PBL), une humiliation pour tout un peuple, et parti, sain et sauf, pour continuer de développer et enrôler les adeptes de l'islamophobie rémunérée en France qui interdit pourtant l'antisémitisme ?

Les porteurs de haine qui ne cessent de tirer à boulets rouges sur la Mauritanie et la qualifient abusivement d'apartheid, pour profiter de la « générosité de l'Occident » et en avoir les papiers, doivent être également déchus de leur nationalité. La passivité des régimes face à ces dérives, par crainte ou par respect de la prétendue liberté et des droits de l'Homme mis à nu et pulvérisés à Gaza, a porté trop de préjudices à notre peuple qui porte le même sang et les mêmes noms. Ce peuple qui partage tout, le verre de thé, les mêmes plats, les mêmes vêtements, fréquente les mêmes mahadras et les mêmes écoles, subit l'une des plus fortes propagandes mensongères menées par une poignée de malfaiteurs à la solde de l'étranger. Il faut les bannir sans pitié, avant qu’ils n’embrasent la Mauritanie. Trop, c'est trop ! Tous les feux sont rouges, tout retard dans la prise de mesures rigoureuses contre les dérives en vogue sera fatal. Dans ces conditions où les positions sont figées et où certains cultivent des illusions, les préparatifs pour le dialogue national vont bon train. Il importe de souligner à cet égard que si les organisateurs de celui-ci se penchent sur les questions historiques comme le volet linguistique ou la question de l'esclavage, il finira là où il a commencé. Si, au contraire, ils se concentrent sur la gouvernance, l'éthique, la justice et la répartition équitable des richesses, là, il sera en mesure d'impulser une dynamique de développement durable, en contribuant à la cohésion sociale du pays....

 

Mohamed Ahmed Cheikh 

Ingénieur