Concertation. Dialogue. Cinéma. Peut-être, même, théâtre et mise en scène. Consulte-les dans l’affaire. Mais, si tu décides (militairement), fais ce qui te passe par la tête. Même si c’est con, ils applaudiront. Fortement. Ils le défendront. Becs et ongles. Résolument. Contre vents et marées. Le 6 Août 2008, c’était une petite rectification militaire, à la suite d’un faux jeu civil. Mais, après, ça a changé, c’est-à-dire que ça a évolué avec le temps et la situation, pour devenir un coup d’Etat « légitime » qui sauvait le pays et le démocratisait. Les non-sens et les contradictions ne comptent pas, on est dans l’exceptionnel : Les MJ (mauvais jeux), les faux jeux, les rectifications, les capots 35 et autres, je baisse, je coince, je feinte, je double la mise, je blinde, je perds la mise et tutti quanti. Tout est permis, dans ce combat. Les choses et les hommes changent. Il n‘y a que les montagnes et les imbéciles qui ne bougent ni ne changent. Encore un pas et t’es un homme mort. C’est un véritable no man’s land. Sans foi, ni loi, ni shérif. Du vrai cow-boy : Trinita, Buwwwd Spencer, Django… La majorité présidentielle ou la majorité du président – il y aurait nuance, paraît-il – s’est concertée avec le Président. Vive le dialogue. Vive l’économie nationale. Vive la SNIM. A bas la grève illégale des travailleurs. Clap. Clap. Claaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaap. De quelle crise ces gens-là parlent-ils ? Sauf si le président est absent, le Conseil des ministres se tient toujours. En deux sessions, il a d’ailleurs procédé à un peu moins de cent nominations. Les ministres montent. Les marchés ouvrent, chaque jour qu’Allah fait. Les citoyens manifestent. Sans problème. Sans que personne ne leur dise : « Ton visage est rouge ». Dialoguer n’est pas « criser », c’est quand on ne se parle pas qu’il y a crise. C’est pourquoi faut-il déjà penser à faire parler tout le monde en même temps : un référendum, peut-être… pourquoi pas ? Contre la volonté populaire ? rien ne résiste. Même pas l’article 28 de la Constitution qui n’est pas du Coran. Alors, consulte-les mais le dernier mot te revient, à toi, le Rectificateur, le Dialogueur. L’Insondable. Timbuktu primé sept fois. Félicitations. Revoilà les premières fois. Pas de polémique. Le film sera présent au FESPACO à Ouaga. Les Mauritaniens sont forts en cinéma. Excellents acteurs. Tous, à quelques rares exceptions, font du cinéma. De mauvais goût. Un cinéma qui a fait tomber beaucoup de têtes. De 1978 à nos jours, c’est le même cinéma servi et resservi par quasiment les mêmes acteurs. Des films genre « Saga du Sahara », qui emporta Moktar ould Daddah ; puis « Succession ouverte », avec des défilés de comités militaires qui se suivent et ne se ressemblent pas, sur fond de compromis voire de compromission ; suivis de « Vingt-et-un ans pour mourir ». Et encore : « Quand les éléphants se battent ». Puis, enfin : « Le con, la brute et le cochon ». Trente-sept ans de cinéma ! Normal qu’enfin nous remportions un César. Pour les mises en scène, ça ne manque pas. C’est au quotidien. Dans les écoles, c’est même en continu. Simulacre d’éducation. Les maîtres et professeurs jouent un rôle. Les élèves et leurs parents jouent le leur. Le ministère et ses structures affabulent. L’essentiel, c’est de faire semblant. Faire tout comme. Surtout en cette année 2015. Année de l’enseignement. Mise en scène pour liquider l’argent, via des séminaires, des rencontres-bidon et des voyages au tout bout du monde, pour faire cinéma et théâtre. En sortant de leur conseil, les ministres font de la mise en scène devant une certaine presse mise en scène pour commenter, sans « commentaires », des détails de décor. Nous sommes bien un peuple d’un million de tout. C’est un autre qui le disait. Pas moi. Selon lui, un million de m… Un million de c… Un million de v... Ajoutez les terminaisons que vous voulez. Ça n’engage que vous. Pour moi, c’est un million de poètes, comme c’est écrit dans le scénario. C’est aussi un million de « metteurs en scène », de « théâtreux », de Tartuffe et de caméléons, joueurs de rôles de mauvais goût.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !