Des rumeurs couraient, ces temps derniers, sur une hypothétique fragilité de La Société Générale de Mauritanie. La banque a donc cru bon de publier un communiqué pour rassurer ses clients. Mais est-ce une bonne stratégie de communication ? Il n’est guère indiqué de se moucher, si l’on ne se sent pas morveux. Et, quant à répondre à des rumeurs, il vaut mieux ne pas se montrer si empressé ; analyser, d’abord, les raisons d’une telle fébrilité de la clientèle. Le revers de la Maurisbank a réveillé de vieilles frayeurs et ce n’est pas en informant le public mauritanien des gloires passées de la maison-mère française, de son implantation dans le Monde et en Afrique, à grands coups de chiffres faramineux, que la SGM rassurera de sa situation at home. Personne n’a oublié ses difficultés, avant que le pouvoir ne lui donne un sérieux coup de pouce, en lui transmettant les dépôts des sociétés d'Etat auparavant confiés à la GBM. Le salut n’était venu ni du passé ni du présent de la maison-mère, mais bel et bien des avoirs mauritaniens. En cette période de fonte d’un certain nombre de ceux-ci, suite à la dégringolade des prix du fer et autres intempéries dans le secteur de la pêche, on est en droit de s’interroger du poids, pour la SGM, de certaines créances, comme celle, pourrie, de huit milliards, détenue sur un seul individu… D’autres sociétés, tout aussi mondialement illustres et en fort bonne santé, à juger de leur bilan global, n’en ont pas moins abandonné la barque mauritanienne, passablement trouée par diverses indélicatesses. L’exemple récent de Schenker, dont le PDG, en France, s’enorgueillissait des bénéfices mondiaux réalisés et de la qualité des services offerts à sa clientèle, alors même que sa filiale en Mauritanie était liquidée, à vil prix, pour s’éviter un dépôt de bilan et un conflit social qui faisaient tâche, donne à réfléchir… Puisque vous tenez tant à nous rassurer, monsieur le PDG de la SGM, on aimerait en savoir, un peu plus, sur l’état de vos comptes, ici, en Mauritanie. Nul doute que votre expertise, rodée à la si prestigieuse école hexagonale, championne de la démocratie éclairée, nous donne ainsi une belle leçon de transparence…
Ben Abdallah