Maître Wade sur son arbre perché
Clamait dans son bec ascendance fort plumée.
Il la vantait bien, le bougre, mais elle puait
Comme tout fromage trop longtemps délaissé.
Son fils Karim par l’odeur alléché
Jugea qu’il gagnerait beaucoup à se la déplumer.
Les temps se prêtaient bien à telle nudité
Et la noblesse des Wade en un instant bradée
A l’étal des marchés de quelque conférence,
Le gamin enrichi put goûter à la danse
Des parvenus vit’ fait mais pas vraiment bien fait.
L’odeur restait suspecte et les Sénégalais
Y comprirent enfin qu’on les avait dupés.
On descendit alors le baveux volatile
Qui s’était si bassement servi de la ville
Pour lui substituer quelqu’un de plus commun
Certes mais citoyen et nanti d’un parfum
Autrement plus seyant aux tout simplement nés.
Le déplumé déchu, pleurant, tous les quarts d’heure,
de n’être plus assis que sur son postérieur,
Crut bon d’en appeler à ce que ses ancêtres
Avaient eu tant de mal à ériger en maître.
On vit alors combien père et fils se valaient
Incapables tous deux d’atteindre au marchepied
De leur nom tant naguère haut noblement porté
Et désormais reptile, gluant dans les marais
Des plus infâmes coups, plus basses vanités.
Oh, noblesse trahie en ces temps exilés !
Te voilà à pleurer non seulement ton sang
Mais aussi ta piété, l’esprit qui faisait rang
Sous les glapissements du Gorgui encrotté.
Vite, enterre-le et pars sur les hauts monts
Retrouver ton âme auprès de quelques moutons !
feylili
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !