Finalement le pôle politique du Front National Pour la Démocratie et l’Unité a réussi après de fortes tractations à s’accorder sur un ensemble de préalables à soumettre au pouvoir dans la perspective d’un dialogue politique inclusif qui sortirait le pays de ce regard en chiens de faïence entre le système de Mohamed Ould Abdel Aziz et une importante partie de la classe politique. De prime abord, c’est une bonne chose que les acteurs nationaux décident de s’asseoir autour d’une table pour essayer de discuter des problèmes de tous ordres qui empêchent le pays de mettre toutes ses potentialités humaines et naturelles au service de son développement. Si comme le prétendait la majorité, la balle était dans le camp de l’opposition, elle est maintenant en pleine lucarne dans celui du pouvoir avec l’envoi imminent du document contenant les préalables au commencement des concertations nationales. Comme l’ont remarqué certains observateurs, certains partis du FNDU, notamment le RFD et l’UNAD ont accepté de mettre beaucoup d’eau dans leur zrig pour permettre le consensus. Tout comme certains préalables liés à des individualités pouvaient ne pas être retenus comme conditions d’un dialogue qui devrait poser les questions de fonds liées à la vie de toute une nation. Les cas d’injustice envers des personnes, des groupes et autres communautés sont beaucoup plus complexes et plus criants que la radiation (peut être injuste) d’un journaliste à la veille de la retraite ou le tort fait à un magistrat courageux qui a cru en l’indépendance de son métier. Dans une rencontre avec sa majorité, Mohamed Ould Abdel Aziz a déclaré entres autres choses que le dialogue politique ne peut pas servir de cadre pour procéder à des amendements constitutionnels qui ne pourraient intervenir, selon lui, qu’à travers un référendum populaire et au cas où l’intérêt suprême de la Nation les exigerait. Or, en Mauritanie, tous les coups d’état militaires et électoraux ont été justifiés par leurs auteurs par cet « intérêt suprême » de la Nation et bénis par des applaudisseurs au nom de ce même concept galvaudé à tout va pour légitimer toutes les violations. La forte volonté de Mohamed Ould Abdel Aziz d’aller à un dialogue pour lequel il n’y a pas longtemps encore il n’accordait pas beaucoup d’intérêt doit interpeller l’opposition. Pour éviter que comme d’autres fois, elle n’ait plus que ses yeux pour pleurer copieusement roulée dans une farine étouffante d’ajustements constitutionnels qui ouvriraient la porte à d’autres dérives conduisant à ce référendum populaire dont on parle déjà et dont l’issue est connue d’avance. Qu’Allah bénisse le dialogue « sur » l’opposition et « sur » la Mauritanie.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !