Chargé de mission à la Primature, Mohamed Lemine ould Mahmoudi est un écrivain journaliste et un poète. Ayant fait ses premiers dans la presse privée, il est rapidement monté en grade pour devenir correspondant de plusieurs organes de presse internationaux dont le dernier en date est Dubai Tv. Il n’a pu rester insensible à la médaille d’officier de l’Ordre national du mérite décernée par le président de la République à l’Ong anglaise Spana en la personne de son directeur pays M. Bebeha H’Meiditt. Il rend ici un hommage particulièrement mérité à l’ONG et à son représentant, dont la prestigieuse famille n’est pas à son premier coup d’essai s’agissant de médailles et de reconnaissance. Ecrit dans un arabe limpide, il était difficilement traduisible. Notre directeur de publication s’est quand même prêté à cet exercice pour en faire profiter les lecteurs francophones.
La décoration décernée à Bebaha ould Hmeiditt a un impact et une origine dont je me suis souvenu alors que je voyais le jeune sage recevoir sa médaille d’officier de l’Ordre du mérite national pour un acte accompli sans aucun rival en ce monde. Cet homme n’a cessé d’entretenir une histoire toute spéciale avec l'environnement qui est devenu du coup un sujet de discussion pour tout le monde, après sa sortie solennelle dans les media officiels et internationaux. Chacun a aujourd’hui pris conscience de l’engagement élevé de Bebaha envers la préservation de la Nature, ainsi que de sa compassion envers les animaux, en particulier ceux auxquels personne n'accorde intérêt ni pitié, alors qu’on ne peut s'en passer, ici comme en beaucoup d’autres pays.
Des préoccupations ‘’excentriques’’
Agissant par admiration ou par humanité, il s’est trouvé lui-même à une croisée de chemins, face à un environnement malade et une faune qui souffre. De là a commencé une longue histoire couronnée par l’établissement de grands centres de protection de la Nature et de soins aux ruminants, avec une volonté grandissante de couvrir tous les besoins des animaux malades.
L’histoire de ce jeune n’est ni stéréotypée ni traditionnelle. Alors qu'en est-il des gens comme lui et de telles œuvres ! Personne ne comprit, pendant près de deux décennies, la nature et l'importance du travail qu’a accompli ce jeune homme, à l’exception des animaux qu’il a soignés et de leurs pauvres propriétaires, là-bas au Sixième (actuellement El Mina), à Boghé et à Rosso où parler de son organisation qui daigne prendre soin des sabots fendus et ouvre des écoles de protection de l’environnement est le principal sujet des discussions locales.
On qualifiait d’excentriques les préoccupations de notre ami et je pense que chacun peut se souvenir de propos en ce sens. Mais, si l'histoire de Bebaha est désormais illustre, nombreux peuvent ne pas comprendre que le mérite de sa décoration n’a rien d’une nouveauté, tant cette compassion était répandue parmi ses parents et aïeux. Je citerai ici deux exemples de cette si généreuse lignée. Son grand père paternel, l’éminent juge Mohamedhen ould Mohamed Vall « Meyeye» qui devint célèbre dans le pays et les États voisins, après avoir été décoré par le Président français, en tant que magistrat dont les jugements bénéficiaient d’une totale confiance des populations, ne suscitant jamais la moindre requête de recours ou autres verdicts. L’érudit juge rendait tous ses verdicts en accord parfait avec la Chari’a, convainquant les Français que ce pays n'accepterait le Droit positif qu’en ce qu’il est conforme à cette loi. Après des années de colonialisme, il apparut clairement à l'administration que telle était la voie sûre et que la loi d’Allah était la seule garante de la stabilité et de la confiance des justiciables.
Une lignée de médaillés
Des décennies plus tard, Mohamed Vall Bebeha, son oncle paternel, député, cadre financier et vaillant cheikh érudit, fut pour sa part honoré par le Président Habib Bourguiba, pour avoir été de ceux qui s’étaient sérieusement employés à consolider nos relations avec l'État tunisien, premier soutien de notre indépendance et premier pays à reconnaître notre souveraineté nationale. Mohamed Vall Bebeha, qui nous a quittés il y a quelques années, aura vécu un siècle d'intégrité et de noblesse, loin de tout soupçon d’abus financiers et d’ostentation. C’est lui auquel les magasins et les trésors disaient : « Prends-moi, car tu es le fils des nobles, l’un des fondateurs de ce pays butiné par tout le monde ! » mais il ne l'a pas fait, lui, et n'a pas été trompé par les illusions de ce monde.
Et voici maintenant le couronnement de Bebaha, cette fois pour sa préservation de la Nature, sa compassion envers les animaux et son travail acharné pour l'Environnement dont il est supposé ne susciter le souci de personne au sein des ONG dont trop de gestionnaires se sont signalés par leur détournement de fonds vers des palais somptueux, sous les yeux de ceux qui étaient censés en être les bénéficiaires.
Pour Bebaha ould Hmedeïtt, les bénéficiaires de ses projets ne diffèrent pas de ceux des affaires de Meyeye. Il s’attèle à leurs services avec les mêmes transparence et intégrité que Lemrabott. La terre demande de la douceur et qu’on atténue les pressions exercées sur elle, autant que la bête a besoin de compassion, justice et miséricorde. C’est d’autant plus nécessaire que notre mère Nature ne surveille pas, ne s’oppose pas et peut être dépossédée de tout sans résistance. Une docilité qui n’en a rendu que plus remarquables les efforts de Bebaha à propager pendant près de deux décennies une politique environnementale moderne, soignant et prenant en charge des milliers d’animaux dont nous bénéficions mais n'entendons pas les douleurs, insouciants de leur sort malgré les recommandations de notre religion.
Félicitations à notre honorable ami et frère pour cette décoration qui, je pense, ne sera pas la dernière ! Car on parle en d'autres États, concernant des ONG qui ont besoin plus que les nôtres d’oxygène, comme d'une expérience différente et transparente pour exécuter proprement leurs projets et assurer leur intégrité...