Dans la nuit du vendredi 19 au samedi 20 du mois courant, je me suis rendu, avec un ami, au PK8, pour prendre un verre de thé chez une connaissance commune. Il était un peu plus de 23 heures, quand nous avons décidé de rentrer chez nous. Au moment où notre hôte nous accompagnait jusqu’à notre voiture, pour nous dire au revoir, nous avons entendu des cris de femmes et nous voilà partis tous trois aux nouvelles. Surprise : un jeune homme s’en prend violemment à une vieille dame qu’il roue de coups de pierre, tandis que sa fille et des voisines crient au secours ! Sans chercher à comprendre quoi que ce soit, je dirige la voiture vers l’agresseur qui l’esquive, avant de lancer une grosse pierre vers mon pare-brise. Un coup de volant réflexe me permet de l’éviter. Le jeune s’arme à nouveau de deux caillasses mais il se trouve vite encerclé par la foule. Personne ne comprend rien à son comportement et n’ose l’approcher. Il semble prêt à fendre la tête de quiconque se hasarderait à le faire. Notre hôte appelle la police. Le forcené prend la fuite, je le poursuis en voiture, histoire de ne pas le perdre de vue jusqu’à l’arrivée des flics. Il entre dans une petite ruelle, tandis qu’autre jeune vient me prêter main-forte. Celui-ci s’engage à pied dans la ruelle, je fais le tour du pâté de maisons pour barrer la sortie de l’autre côté. C’est alors que la voiture de la police arrive et prend la place de la mienne. Voilà l’agresseur coincé. Quand les policiers l’approchent, il leur jette une dernière pierre, c’est de justesse que la portière sauve l’un d’eux. Le lascar n’en fera pas plus car le jeune qui s’était lancé courageusement à sa poursuite lui saute au cou. Les policiers en profitent pour menotter l’excité.
Le voilà délirant au commissariat : « Je ne me rends pas compte de ce que j’ai fait et, de toute façon, j’irai au Paradis ! » Une femme nous raconte que c’est un gambien que le petit-fils de la victime a ramené dans la famille, voici quelques mois, mais il s’est vite révélé problématique : « difficultés mentales », évoque pudiquement la dame. Ce soir-là, il est rentré dans la maison de ses hôtes armé d’un bâton. Il n’y avait que la vieille et sa fille. Et pan sur la fille qui sort de la maison en courant ! Il la poursuit mais elle réussit à le semer. Il retourne alors chercher la vieille, qui s’est, elle aussi, éclipsée précipitamment de la maison, et la retrouve dans la rue. La pauvre s’en sortira avec trois doigts fracturés et des blessures à l’omoplate et l’épaule gauche.
Le lendemain, notre ami nous confirme l’identité du jeune homme et nous précise qu’il confiait son argent à la vieille. Quand il le lui a demandé, celle-ci s’est mise à tergiverser, l’ayant dépensé, semble-t-il. En proie à une crise de démence, il aurait alors perdu patience et s’en serait pris aux deux femmes. Mais quid de sa folie ? A-t-il été vu par un psychiatre ? Et s’il n’en est rien, on voit mal ce qui excuserait sa prétention à se faire justice lui-même…
Jiddou Hamoud