Dans ‘’La langue arabe, trésor de France’’, Jack Lang, actuel président de l’Institut du Monde Arabe (IMA) et ancien ministre de la Culture sous la présidence de François Mitterrand, plaide pour la réhabilitation de la langue arabe en France. Lang, ardent défenseur de la diversité linguistique, milite pour que l’arabe soit pleinement intégré et valorisé au sein du système éducatif public français, en raison de sa richesse culturelle et de son statut mondial, étant l’une des six langues officielles de l’ONU.
À travers cet ouvrage, Lang retrace le parcours de la langue arabe et son évolution. Dans un chapitre intitulé Il était une fois la langue arabe, il explique comment l’arrivée de l’islam a transformé cette langue, devenue celle du Coran et adoptée comme langue d’État, juridique, et liturgique d’une grande civilisation. ‘’L’arabe, dit-il, s’est adapté et s’est enrichi au fil des siècles pour pouvoir exprimer les réalités multiples d’un immense territoire s’étendant de la Mauritanie et l’Espagne jusqu’à l’Inde’’ (p. 38). En retraçant ce parcours, Lang souligne le dynamisme et l’influence mondiale de la langue arabe, qui a su dépasser ses origines pour s’imposer comme une langue de savoir et de culture.
Lang introduit son livre en soulignant l’héritage colonial de la France, qui, paradoxalement, a contribué à nourrir un mouvement favorable à la langue arabe pour des raisons scientifiques, juridiques, et même humanitaires. Pour Lang, l’histoire de la France, depuis la Révolution française, serait incomplète sans prendre en compte sa dimension arabe. Il voit l’étude de l’arabe comme une opportunité d’enrichir la civilisation française grâce aux échanges culturels et aux dialogues qu’elle inspire.
Jack Lang répète souvent cette phrase emblématique : «Langue française, langue arabe, même combat». Ce même engagement pour la connaissance des langues étrangères l’avait déjà conduit à promouvoir l’apprentissage précoce des langues dès le CP lorsqu’il était ministre de l’Éducation nationale. Aujourd’hui, dans cet ouvrage-manifeste, il appelle à donner à l’arabe une place légitime et durable dans l’école républicaine française.
Enfin, Lang explore différents thèmes liés à l’arabe et la France, en abordant notamment l’histoire d’une relation complexe, entre « union et divorce », la méconnaissance persistante de cette « belle inconnue », et les défis, ainsi que les réussites, de l’enseignement de l’arabe en France. Par ce livre, il invite la société française à redécouvrir l’arabe et à lui accorder la reconnaissance qu’elle mérite pour sa contribution à la culture française et à l’humanité en général.
Des nombreux domaines où l’anarchie règne en maître à Nouakchott, c’est sans conteste le foncier qui tient le haut du pavé. Tout le monde a encore en mémoire la célèbre « poche 10 », située à la jonction entre Tevragh Zeïna et Teyarett, que l’État rasa il y a quelques années.