Inondations dans la vallée : « L’Etat n’a pas été à la hauteur », regrette le président de l’AJD/MR

12 November, 2024 - 13:40

« Le gouvernement mauritanien n’a pas été à la hauteur dans la gestion des inondations dans la vallée du fleuve », déplore M. Bâ Mamadou Bocar, président de l’AJD/ MR, ceci au cours d’une conférence de presse, tenue le lundi 11 novembre, au siège de son parti à Nouakchott. Entouré des députés et autres responsables du parti, il a enfoncé : « le président de la République n’a pas daigné se déplacer au chevet des sinistrés pour les soulager et leur apporter assistance ». Pourtant, a rappelé le président de l'AJD, "lors de graves inondations de la ville de Tintane, les plus hautes autorités du pays se sont mobilisées pour apporter assistance et secours aux sinistrés". Il regrette, en même temps,  la déclaration du ministre de l’agriculture qui a minimisé l'ampleur des dégâts.

Dans ce cadre, le président de l’AJD a ensuite indiqué qu’ une délégation de son parti s’apprête à effectuer une visite dans la vallée, auprès des sinistrés, "pour compatir avec eux et pour leur apporter un peu de réconfort et un appui à la hauteur de nos maigres moyens". Et d 'ajouter:  "nous ne manquerons pas de mettre en garde les sinistrés contre les velléités affichées de certaines autorités de mettre la main sur leurs terres qu’on leur demande de quitter". Face aux risques de plus en plus pressentes des inondations dans la vallée, les populations qui se sont installées dans des zones inondables doivent s’en éloigner tout en gardant leurs terres, avertit le président de l'AJD.

Le président Bâ a ensuite révélé que les députés de son parti, Mme Sawdatou Wane et M. Samba Sow vont déposer deux propositions de loi au niveau du Parlement. Porté par l'honorable Sawdatou Wane, le premier vise l’abrogation de la loi d’amnistie votée par le parlement mauritanien en 1993,  pour couvrir les auteurs des exactions commises sur les militaires et populations civiles négro-africains,  entre 1989 et 1990. «Nous avons de tout temps réclamé l’abrogation de cette loi scélérate », rappelle le président Bâ.

Le seconde proposition de loi sera, quant à elle, soumise par le député de Nouadhibou, M Kalidou Samba Sow et réclame l’abolition de la loi d’orientation portant la réforme de l’éducation. « Ce sont là des lois scélérates et discriminatoires, en ce sens qu’elles sapent l’unité nationale car on ne doit pas refuser le droit des victimes et ayants droit de connaître la vérité sur ce qui s’est passé au cours de cette période sombre de l’histoire de notre pays  et aux autres citoyens d’apprendre leur langue», affirme le président de l’AJD qui trouve inacceptable qu’on fasse des langues nationales Pulaar, Soninké et Wolof, «  un escalier pour l’arabe, nous ne l’acceptons pas et continuerons à nous battre contre cette injustice ».

Répondant à une question relative à la tentative de règlement du dossier du passif humanitaire  par le président Ghazwani et des organisations de défense des victimes, le président de l’AJD a déclaré que son parti s’oppose à un règlement basé exclusivement sur des réparations pécuniaires, indiquant qu’il ya deux organisations dont l’une privilégie cette dernière  solution ; or explique-t-il, "le passif humanitaire est un problème purement politique et son règlement doit être politique, non pécuniaire". Et d'ajouter: "c’est une question nationale qui exige la participation de  l’ensemble des patriotes mauritaniens  à la recherche d’une solution concertée, consensuelle et définitive, on ne peut pas à chaque fois recourir  à des solutions provisoires, comme cela s'est toujours produit».