Notre équipe nationale de football pieds nus sur terre a failli remporter la finale de la coupe d’Afrique de beach soccer contre le Sénégal. C’est la première fois, va-t-on nous dire, que nous arrivons au stade du l’« on a failli ». Comme quoi nul ne meurt sans avoir eu son heure de gloire, sinon son jour ou sa nuit. C’était juste de justesse. Il aurait juste fallu ajuster. Mais bon, c’est déjà bon. Entre la queue et la tête, il y a généralement beaucoup de chemin à accomplir. Autour de cette prestation inédite, certains racontent quelques petites anecdotes, tantôt alléchantes tantôt un peu méchantes quand même. Les Mauritaniens connaissent bien la terre et le sable. La gazra, y a que chez nous que ça existe. Personne ne peut nous battre quand les affaires se passent sur terre. Y a que nos voisins qui peuvent le faire et ils l’ont fait. Justement, juste une vengeance et c’était de justesse. Un peu trop quand même, pour un humiliant 6 à 1. Encore dépités, les supporters des Mourabitounes qui ont failli remporter une médaille d’or au football de sable ne décolèrent pas contre le président de la FFRIM qui aurait dû rester à Nouakchott et suivre les choses à distance, comme il l’avait toujours fait jusque-là. Serait-ce une histoire de malchance, de poisse ou de guigne ? Selon ces mêmes supporters encore très fâchés de la déconvenue, la FFRIM n’aurait débloqué aucun sou pour nos vaillants héros aux pieds nus. Il est pourtant maintenant établi que pour remporter quelque chose chez nous, il faut être un peu pas très normal. Les handisportifs avaient honoré le pays. Les pieds nus en ont fait autant. Peut-être que si demain nos borgnes et nos aveugles pouvaient aller nous représenter quelque part, ça va certainement mieux aller que pour les bien portants. Les choses vont un peu à l’envers et à l’endroit chez nous. Entre sport et gabegie, il n’y a pas trop de kilomètres à parcourir. Mais, bon, ce ne sont toujours que des rumeurs que je distille. Il paraît que l’Inspection Générale d’État fouille partout, à la recherche d’un milliard qui a pris un chemin ne menant à nulle part. Parti de son ministère de tutelle, il devait se rendre à la fédération de football, à juste quelques encablures de la DGSN... et se serait égaré ! De la mauvaise craie qui n’écrit pas sur les tableaux noirs. À quoi sert une craie qui n’écrit pas ? Des milliers de tonnes de craie qui ne sert à rien, sauf à permettre à son livreur d’empocher un gros marché de plusieurs centaines de millions. Une vraie colle. Un casse-tête mauritanien. Une année scolaire sans craie : vive la Mauritanie dans ses œuvres ! Là encore l’IGE, la pauvre, serait-elle encore sur les traces de qui veut nous faire avaler de la mauvaise craie ? Il paraît qu’au port de Nouadhibou, ça ne va pas encore très bien. Un marché adjugé en 2019 à quelqu’un qui aurait déjà ingurgité 80% de l’argent, sans avoir encore entamé le moindre travail. Il se serait même pourvu en justice pour réclamer les 20% restants de « son » argent, histoire, je présume, de tout manger avant de ne rien commencer. Typiquement nous ! IGE, où es-tu ? Monsieur le président de la République, Excellence Premier ministre, « Echal El marwah » ! Salut.
Sneiba El Kory