Il y a quatre ans, les autorités nationales ont décidé de confier la gestion de la sécurité routière à un groupement constitué de plusieurs centaines d’hommes et confié au général Mesgharou Ould Sidi. Le corps de la police a ainsi été écarté de cette mission qu’il accomplissait bon an mal an depuis sa création. Sur les raisons d’une telle décision, chacun est allé de son explication. C’était, estiment certains, une manière de «caser » un général qui a joué un rôle important dans le coup d’état du six août 2008. C’était, prétendent d’autres, une sorte de règlement de comptes entre le président Mohamed Ould Abdel Aziz et son cousin Ely Ould Mohamed Vall qui a dirigé ce corps au moins pendant vingt ans comme inamovible directeur général de la sûreté nationale. Il y a deux semaines, sans aucune forme de procès, les mêmes autorités décident de faire appel à la police pour la gestion de la sécurité routière dans deux des trois wilayas de Nouakchott. Sans que personne ne sache pourquoi la police a été congédiée en 2009 ni pourquoi elle a été sollicitée maintenant. Presqu’à la même date (vers 2009), les walis et les hakems ont été dessaisis de la question des attributions foncières. L’agence de développement urbain en a été investie. Sur ses prestations, tout se raconte. Attributions effectives de milliers de terrains, parfois à des familles de pauvres qui en avaient fortement besoin. Mais aussi abus et injustice vis-à-vis d’autres qui en souffrent encore. Il y a deux jours, le directeur de l’ADU annonce que son établissement n’est plus officiellement concerné par la gestion de ce dossier lié aux attributions des terrains. Encore une fois, les autorités ont décidé de le retourner aux walis et aux hakems à travers le ministère de l’intérieur et de la décentralisation. Encore une fois, sans que personne ne sache pourquoi. Du véritable tâtonnement qui en dit long sur les manières de faire de l’administration de la Mauritanie nouvelle.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !