Éducation : la gestion des RH par Ould Dahi épinglée
Appliqués à faire preuve de « transparence et de rigueur dans la gestion des ressources humaines », les nouveaux responsables du ministère de l’Éducation et de la réforme du système éducatif ont passé au crible la gestion fort douteuse des affectations de l’ancien ministre Mokhtar ould Dahi. Le département a annulé en conséquence cent dix-sept notes de services portant affectation de plusieurs dizaines d'instituteurs, des professeurs et un inspecteur-adjoint ; signées en Juillet dernier.
Selon la note service N°715 en date du 3 Septembre 2024 annulant ces dernières, il s’agit d’affectations entre wilayas, principalement vers le Trarza, l’Assaba et Nouakchott. Certains des agents sont détachés dans les écoles normales d’Aïoun, Kiffa, Nouakchott, l’IPELAN (Institut de Promotion des Langues Nationales), la DGR, l’IPN (Institut Pédagogique National), l’IGEN (Inspection Générale de l’Education Nationale), la DEF (Direction de l’Enseignement Fondamental), la DGRP et le cabinet du ministre. Une autre note de service N° 713 signée le même jour annule huit autres notes de services portant nomination « Attaché de direction » de treize instituteurs et professeurs au Trarza, Nouakchott (Ouest-Sud et Nord), Brakna, Assaba, Inchiri et Hodh ech-Charghi.
En outre une note de service N° 714 signée par le SG du MEN, toujours le 3 Septembre, en annule encore deux (N° 0381 et 0582 signées le 25/03/2024 et le 26/07/2024) portant promotion de deux instituteurs et un professeur « Chef de division » à Atar et à Kaédi. Ces annulations s’inscrivent d’autant plus dans le cadre de la restauration des critères de transparence et d’équité que les affectations en question semblent bel et bien fondées sur le clientélisme, le favoritisme et l’injustice. Les notes de service confirmant les annulations ont été signées par le secrétaire général du ministère de l’Education et de la réforme du système éducatif, Yahya Bowba Taleb.
En Mauritanie, des innovations numériques contribuent à la lutte contre le paludisme, informe l’OMS
« Soutenue par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la Mauritanie a distribué, en 2023, plus d’un million et demi de moustiquaires imprégnées d'insecticide à longue durée d'action (MILDA) dans quarante-deux districts sanitaires des huit régions à forte incidence de paludisme, renforçant les efforts déployés en 2017 et 2020 », a estimé le bureau régional de l’OMS dans une récente publication. « Ces moustiquaires dont l'efficacité peut durer trois ans avaient déjà permis de réduire significativement les cas de paludisme dans le pays. La campagne a aussi marqué un tournant dans l’utilisation d’outils numériques pour la collecte de données, la communication et le paiement électronique des travailleurs de la santé », souligne la publication.
« Nous avons ciblé les huit districts les plus touchés en combinant des approches fixes et mobiles pour atteindre les communautés nomades », explique le docteur Amar Ély Salem, coordinateur du Programme national de lutte contre le paludisme. « Dans certaines régions ciblées, 40 à 50 % des cas suspects se révélaient positifs au paludisme, surtout pendant la saison des pluies. »
En Mauritanie, le paludisme demeure un fléau majeur, avec 212 000 cas recensés en 2022. Malgré des progrès patents, la maladie reste la deuxième cause de consultation, représentant 17 % des visites médicales dans le pays. « Dans les huit régions endémiques, le paludisme constitue le premier motif de consultation en période de haute transmission saisonnière. L'utilisation des MILDA a sauvé des millions de vies, en particulier celle des enfants de moins de cinq ans, qui constituent 80 % des décès dus au paludisme dans la Région africaine. La Mauritanie, dont le dernier recensement actualisé datait de 2013, a aussi bénéficié de l'introduction de technologies de suivi et d’évaluation. L'OMS a déployé vingt experts pour mettre en place des outils de collecte numérique et former les points focaux à leur utilisation », a indiqué la publication.
Grâce au logiciel d'information sur la santé au niveau du district (DHIS2) – une plateforme de collecte, de gestion et d'analyse des données – les agents ont pu saisir les informations en temps réel à l'aide de téléphones mobiles, tablettes ou ordinateurs. Cette organisation a permis un suivi rapide et efficace des indicateurs de santé, tout en assurant une gestion centralisée et cohérente de la campagne. « Grâce à ces nouveaux outils, nous avons pu dénombrer plus de 600 000 foyers et calculer un taux de couverture de 91 %, dépassant les estimations initiales », affirme le docteur Mohamed Soumaré Lassana, assistant technique régional de santé au Guidimakha. « Ces données ont permis de détecter en temps réel les écarts et d’apporter rapidement des corrections. […] Pour la première fois, des groupes de messagerie instantanée ont aussi été utilisés pour renforcer les capacités de près de 9 500 travailleurs de la santé, tandis que des réunions virtuelles quotidiennes ont assuré une coordination fluide des opérations de dénombrement et de distribution. Les prestataires ont été rémunérés via paiement mobile qui assure des transactions plus rapides et sécurisées que le paiement en espèces.
Cette campagne de distribution de MILDA a permis de couvrir plus de 80% de la population des régions ciblées et l’on s’attend à une réduction de 30% des cas de paludisme dans les huit wilayas. D’où l’importance de la sensibilisation de la population à l’utilisation de ces moustiquaires », a mis en exergue la publication. « L'impact de cette campagne ne se limite pas à cette réduction de cas : elle marque également une avancée significative dans l'utilisation des outils numériques pour la santé publique, posant les bases pour des interventions plus efficaces à l'avenir », déclare la docteure Charlotte Faty Ndiaye, représentante de l’OMS en Mauritanie.