Presque trois jours après la nomination du nouveau premier, la Présidence de la République a rendu publique la composition du 1er gouvernement de Mocktar Diay. L’accouchement n’a pas été facile. De longues tractations menées pour donner une équipe de près d’une trentaine de personnes.
Le premier constat est le maintien aux postes régaliens de leur anciens occupants. La Défense, l’intérieur, la justice et les affaires étrangères ne changent donc pas de patrons.
L’autre enseignement est surtout le départ du gouvernement de l’inamovible jusqu’ici de Naha mint Mouknass du gouvernement. Des rumeurs circulant jusque hier tard dans la soirée n’excluaient pas son départ, elle aurait refusé de céder sa place à un des membres de son parti. Naha mint Mouknass a toujours été ministre depuis 2009. Son parti réussit toujours de bons scores et fait ainsi d’elle un personnage incontournable de la majorité présidentielle. Pourquoi Ghazwani a-t-il choisi de se séparer d’elle? Est-ce à la demande de son PM? L’avenir proche le dira.
Autre fait marquant est l’arrivée de quatre « jeunes» dans le gouvernement. Le président réélu avait déclaré et réitéré que son second mandat sera dédié à la jeunesse, ce qui a fait à certains qu’ils allaient peut être occuper beaucoup et de bons postes dans l’attelage gouvernemental. Certains de ces jeunes ont une expérience gouvernementale déjà. Les autres attendront.
Autre faut notable, le retour du patron du parti INSAF dans le gouvernement. Ould Eyih prend le poste de la formation professionnelle dont le rôle pourrait être déterminant dans le règlement des problèmes de la jeunesse.
On note également le retour de Ould Soueidat au gouvernement. Cet ancien secrétaire général du ministère de l’intérieur et ministre de la culture et natif d’Aleg est très proche du premier ministre.
Enfin, on note que les dosages tribalo-ethnico-régionaux sont toujours de mise en dépit des discours du président de la République et des vociférations d’autres acteurs politiques.
Au vu de la composition de son équipe, on peut se demander si le PM a passé avec succès son test.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.