Direction de la communication du candidat Biram Dah Abeid
Journal des incidents constatés, durant le scrutin, à 16 heures temps universel
Nouakchott
1.En rupture du principe de neutralité de l’instance d’organisation des élections, le Président de la Commission électorale indépendante (Céni) et certains de ses collaborateurs accueillaient, ce matin dans son bureau de vote, le Chef de l’Etat en fin de mandat. Ils assistaient même à l’expression de son suffrage. Or, jusqu’à cette date, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani n’était qu’un candidat parmi 7. L’impartialité de la Céni est, ici, compromise :
2. D’autres partisans du Chef de l’Etat sortant s’agitent, autour des lieux de vote, portant la marque distinctive de leur préférence. Ici, le jeune homme affiche « courant de Zeïne El Abidine », patronyme du leader du patronat, proche du Président sortant. L’attitude est strictement interdite par le code électoral et constitue une irrégularité susceptible d’influencer le résultat.
3.Un bureau de voteouvert au Stade olympique de Nouakchott, siège sous une photo de propagande à l’effigie du Président sortant. L’image et ses implications se passent de commentaire :
Nimjat
Dans la circonscription de Nimjat, région du Trarza, le nombre d’électeurs a tant augmenté en quelques heures qu’il frôle les 10 000 inscrits. Les témoins rapportent la forte implication d’une dame qui disposerait de moyens financiers quasi-illimités, quoique de provenance inconnue. Il s’agit d’une dénommée Ezza. D’ailleurs, celle-ci, en violation du secret de l’isoloir vient de publier, sur les réseaux sociaux, l’image du moment où elle coche la case de Mohamed Ould Cheikh Ghazouani. Il s’agit d’un délit.
Observation générale
Au centre des grandes villes, notamment la capitale Nouakchott, le taux de participation s’avère si faible que les partisans du Chef de l’Etat sortant envisagent, comme lors des élections générales de mai 2023, de prolonger l’ouverture des bureaux de vote jusqu’à minuit. Une telle décision avait été annoncée, alors, sur les réseaux sociaux, par le Directeur de cabinet du Président sortant. Le même scénario risque de se répéter. Ailleurs, surtout à l’intérieur du pays, des allégations de fraude, pour l’instant à documenter, ont provoqué des tensions et occasionné le retrait des représentants de l’Opposition qui refusent, ainsi, de cautionner la confiscation de la volonté populaire. Nous y reviendrons.
Nouakchott, le 29 juin 2024