Au fur et à mesure que la date du scrutin de la présidentielle approche, l’inquiétude monte dans les rangs des populations. Apres les déclarations du directeur de campagne du candidat Ghazwani, les propos du coordinateur de son campagne au Trarza ont semé le trouble. Le premier laisse entendre qu’ils ne sont pas prêts à léguer le pouvoir à des personnes n’ayant aucune expérience de gestion des affaires publiques. Il laisse croire que même si le peuple mauritanien vote pour un candidat de l’opposition, le candidat du pouvoir confisquera sa victoire. Dès lors, pourquoi les citoyens doivent se rendre aux urnes pour choisir celui qui doit diriger leur pays ? Le second aurait indiqué au Trarza que le pouvoir ne se préoccupera point des citoyens n’ayant pas voté pour le président-candidat. Des propos dangereux et gravissimes dans un État dit de « droit ». Ces propos dénotent comme une espèce d’inquiétude pour ne pas dire de « panique » au sommet. En effet, il y a quelques semaines, les habitants de Nouakchott ont vu des cortèges des forces armées et de défense traverser les artères de la capitale, Nouakchott. On apprend dans la foulée que la Mauritanie a acquis d’importants équipements militaires et de sécurité. Les observateurs et le camp de l’opposition y ont vu une « démonstration de force », pour ne pas dire, de l’ « intimidation », pis, une « provocation »
A ces propos sont venus s’ajouter une circulaire du ministère de l’intérieur qui ordonne le ramassage et le dépôt des pneus non usagés dans les rues et l’interdiction de la vente d’essence dans les bidons. Elle a été suivie par le communiqué du même ministère accusant les partisans d’un certain candidat (Biram Dah Abeid) de troubler les activités d’un autre candidat (Mohamed Cheikh Ghazwani). Il s’en suivra l’arrestation d’un responsable local d’IRA. Et au moment où nous écrivons ces lignes, on apprend du côté de Rosso que le stade de cette capitale régionale est envahi par des troupes des forces armées. Une ville où un candidat de l’opposition, en l’occurrence, le Pr. Soumaré a été interdit de meeting parce que le candidat Ghazwani y tient meeting ce soir. Sa direction de campagne a émis hier une vive protestation et il a été demandé aux militants et sympathisants à se rendre au lieu prévu du meeting, cet-après midi. Comme si les autorités redoutent la contestation des résultats du scrutin du 29 juin prochain. Pourtant les élus, cadres et autres soutiens n’ont pas lésiné sur les moyens pour assurer la victoire au candidat-président. Même certaines directions ont entrepris de mobiliser et de s’assurer le vote de leurs employés et familles, les retraités des forces armées et de sécurité ont été remobilisés. Elles anticipent ainsi; les arrestations annoncées à Nouadhibou rentrent dans cette optique de dissuasion. Mais cette posture jette quelques suspicions sur la crédibilité du scrutin et accrédite la thèse que le résultat est connu d’avance, le président ne peut organiser des élections pour les perdre.
Certes, les autorités ont le devoir d’anticiper les violences, en toutes circonstances, comme elles doivent en même temps protéger les citoyens en leur laissant la liberté de choisir celui qui va diriger leurs destinées.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.