Des citoyens des deux Hodhs ont mis en garde contre l’imminence d’une famine qui pourrait engendrer des conséquences dramatiques à cause de la faiblesse du pouvoir d’achat, de l’augmentation continue des prix des denrées de première nécessité et de l’absence constatée de l’Etat. Déjà, plusieurs campements et adwabas commencent à ressentir les conséquences de cette faim à travers le manque sur le marché de certains produits essentiels. Selon un notable de Fassala : « Heureusement qu’il ya les marchés hebdomadaires qui permettent de pallier à ces insuffisances ». Des centaines de familles restent menacées de faim à cause du manque de liquidité et de la migration de leurs troupeaux (principale ressource) vers le Mali à la recherche du pâturage. Et comme un malheur ne vient jamais seul, les commerçants détaillants ne sont plus enclins à continuer à faire des dettes aléatoires après que la masse globale de la dette ait atteint plus de deux cents millions d’ouguiyas au niveau du seul Hodh Chargui. Les populations des Hodhs seraient très en colère à cause de cette grave situation qui démontre une absence totale des services régionaux du gouvernement. Ces populations regrettent la période du colonel Haidalla au cours de laquelle les distributions gratuites des produits alimentaires et des aliments de bétail se faisaient selon les besoins et non pour des considérations politiciennes. Dans les Hodhs, cette année est considérée comme particulièrement difficile à cause de la rareté des pâturages au niveau de la zone Est du pays, de l’augmentation du taux de pauvreté dans les grandes villes, de la baisse notoire du pouvoir d’achat dans les villes et adwabas et de la démission préjudiciable de l’Etat.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».