La coopération est un acte liant des parties résolument engagées, après concertation définissant des priorités, à réaliser des programmes ou projets répondant à des besoins de développement socio-économique. Ceux prioritaires de la Mauritanie tournent autour des infrastructures de base, de l'industrialisation et surtout du développement agricole. Or tous les programmes et projets de coopération avec l'UE sont plutôt orientés vers les femmes et la jeunesse. Une façon délibérée de coopérer sans coopération : depuis quand apprendre à un jeune comment dire merde á ses parents ou à sa société et permettre á une femme de se libérer de ses tuteurs afin de pouvoir traîner partout sans gêne seraient-elles des priorités de développement ? Quelle contribution à la cohésion sociale cela pourrait-il apporter á une société comme la nôtre ?

C’est quoi cette coopération qui permet à des étrangers d'accéder à l'éducation de nos enfants et à la conduite de nos femmes afin de les conformer á une culture d’ailleurs, alors que toute réciprocité nous est interdite ? Personne d'entre nous n'ose prétendre inculquer aux jeunes et aux femmes européennes notre façon de se respecter et de se comporter. Tant que demeure cette propension à nous infantiliser, en se permettant de faire chez nous ce qui est nous impossible de faire chez eux, toute coopération est biaisée.

Il est certain que l'encadrement des femmes et des jeunes par l'UE ne conduira notre société qu’à plus divergences et de conflits entre les générations et entre les communautés. Les unes et les autres sont certes encore solidaires mais la vigilance doit rester de mise. Notamment en ces jours où les renseignements étrangers s'activent à provoquer l'étincelle d'un conflit entre notre pays et le Mali, afin de déstabiliser la région et briser les liens séculaires entre les deux nations pour servir les intérêts d’une puissance étrangère.

L'instabilité et les déchirures sociales facilitent la réalisation des projets non-dits, surtout ceux liés aux jeunes et aux femmes, incitant les premiers à la désobéissance et á la délinquance et les secondes à l'exubérance et à l'errance. Pour se conformer au bon vouloir de l'Occident, la voie est claire : gommer la notion de responsable de famille ou de tuteur pour libérer les jeunes et les femmes et leur permettre de vaquer á leurs passions, tout en éloignant les grands-parents en maison de retraite. Cela fait des années que les programmes et projets de coopération avec celui-là ne font que grignoter nos valeurs, à commencer par celles inscrites dans le Saint Coran et d'application obligatoire, pour les remplacer par des valeurs sans valeur émanant d’égarés.

Il y a quelques années, on nous invoquait des raisons de santé pour recommander aux couples mariés l'espacement des naissances… tout en encourageant celles en dehors du mariage. Et l’on nous déconseillait la polygamie… tout en incitant au concubinage. La dégradation des valeurs de l'Occident ne s'arrête pas là : la génitalité et le mariage entre personnes de même sexe sont déjà légalisés dans plusieurs pays.

Après être descendu de sa tour d’ivoire présenter ses excuses aux peuples africains pour les dommages que leur fit subir la traite négrière et admis la nécessité de les indemniser, tout comme envers les arabo-musulmans choqués par la colonisation, l’Occident a tout intérêt d’aider réellement les peuples de la planète à vivre en paix, suivant leurs propres normes, dégagés de cette ingérence démentielle qui s’acharne à conduire l'Humanité vers un monde immoral, sans conscience ni valeurs, où le plus fort écrase le plus faible, comme en témoigne Gaza.

Mohamed Ahmed Cheikh

Ingénieur de pêche