Ils sont plusieurs dizaines de personnes qui deviennent à la suite d’une trace de stylo des présidents de conseils d’administration d’un établissement public. Certaines sont des fonctionnaires en abandon de poste promus pour services rendus au pouvoir. D’autres sont des anciens commis retraités, généralement remobilisés pour aller enrégimenter leurs proches pour la cause du système en place. Parmi les présidents des conseils d’administration, figurent de très jeunes fonctionnaires dont certains n’ont même pas servi dix ans à la fonction publique. Mais il y a aussi de vieux hauts fonctionnaires retraités comme d’anciens ministres, anciens ambassadeurs, anciens administrateurs et autres anciens patrons de syndicats qui continuent à percevoir de gros salaires et de substantiels avantages comme prix de leur allégeance au pouvoir en place. Aucun critère objectif n’est observé dans l’affectation de la présidence du conseil d’administration des établissements publics. Parfois, certaines traditions sont copieusement bafouées (par exemple que le gouverneur adjoint de la BCM soit systématiquement le PCA de la SNIM) pour satisfaire les désirs de certaines « importantes » notabilités en termes de considérations électoralistes puisque comme on dit l’hyène ne peut pas déchirer l’outre de Meriem. Et le pouvoir n’a aucun intérêt à mettre sur son dos les spécialistes de la fraude et de la manipulation populaire. Les quelques jeunes PCA sont ainsi récompensés de leur fougueux engagement au pouvoir et provisoirement casés dans l’attente de les utiliser dans les régulières activités de tous ordres de leur système. Comme cela, des milliards sont distribués dans la plus grande opacité à des segments du pays sur la seule base de l’adhésion au parti de l’Etat et à l’allégeance inconditionnelle à la politique du président.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !