À entendre égrener des sept cents milliards et poussière par-là, cent cinquante milliards par-ci ou encore vingt-six milliards ailleurs, ce n'est visiblement pas l'argent qui nous manque ! En tout, quelque mille milliards, nouvelles ou anciennes ouguiyas peu importe. Si l’on y ajoute la valeur des quatre mille villas qui nous appartiennent à Las Palmas, des quelques autres centaines toujours luxueuses à Casablanca et les quelques dizaines à Paris, New-York, Londres, Médine, Dakar ou Bamako, ça nous fait combien ? Combien de milliards de milliards de milliards, puisqu'on y est et que nos responsables veulent nous donner le tournis avec leurs nombres ? Ajoutez à tout cela la dette extérieure et intérieure. Puis mélangez et buvez : c'est le médicament du jour ! Mais on continue tout de même à nous parler de couches vulnérables, populations de Nouadhibou, gens du Hodh ech-Chargui. Alors que si l’on regarde ne serait-ce qu’un peu, y a vraiment pas grand-chose : une dizaine de puits, quelques milliers de cash-transfert ; exagérons même : un millier de classes scolaires. Et j'oublie certainement quelques réalisations comme les ftours de son Excellence Monsieur le Président avec quelques élèves d'un établissement d'excellence, un groupe de personnes aux besoins spécifiques – ex-handicapées… – quelques bénéficiaires des prestations de Taa'zour ou encore des militaires d'une zone éloignée. Ne dit-on pas que l'argent ne se mange pas deux fois ? Avec justesse, certes, tout comme il est impensable d'avoir le beurre et l'argent du beurre. Exemple : tu me donnes un marché, tu veux avoir ta commission, tu veux un travail dans les délais et dans les normes, ça, c'est impossible. Et le bureau d'études, on les met où ? Et ceux ou celles qui ont facilité ou modéré l'obtention de la soumission ? Et les services techniques du ministère de tutelle qui l’a lancée? Et puis on nous demande après où est passé l'argent ? Ceci n'est pas fini dans les délais. Ceci est cela. Ceci est ceci. Salut !
Sneiba El Kory