La rencontre entre la banque centrale, les partis politiques et le FMI a suscité, comme on le sait, une vive polémique entre le président de l’UFP et le président de IRA, le député Biram Dah Abeid. Cette « altercation verbale » devant les partenaires du Breton Woods a occupé les esprits et les débats sur les réseaux sociaux sans qu’on sache véritablement qui a ouvert les hostilités. Cet « incident » cache une autre affaire, à savoir les critères de choix des partis politiques à inviter. On signale qu’il y avait à cette rencontre, les partis de l’opposition, Tawassoul, Sawab, Frud, UFP et Biram Dah Abeid. Face à cette situation, l’Alliance pour la justice et la démocratie, Mouvement pour la Rénovation (AJDM/MR) a réagi, à travers son porte-parle, M. Bocar Oumar Bâ. Dans un message posté sur les réseaux sociaux, il a exprimé l’indignation de son parti ; il s’est interrogé ensuite sur les critères de choix des partis devant assister à ces rencontres. L’invitation est-elle lancée par la BCM ou le ministère de l’intérieur ? Est-ce les institutions étrangères (FMI et BM) qui imposent leurs interlocuteurs ? A qui est réservée la rencontre ? Aux seuls présidents de partis politiques ou à d’autres personnalités triées sur le volet ? Autant d’interrogations soulevées par le porte-parole de l’AJD/MR. Dans un cas comme dans l’autre, les organisateurs de telles rencontres ne peuvent pas oublier l’AJD qui est un parti politique majeur, avec un solide ancrage politique et de surcroit représenté à l’Assemblée Nationale, affirme M. Ba. Pourquoi alors l’AJD a été discriminée, s’est interrogé le porte- parole qui suspecte des choix ou critères subjectifs. Il refuse de croire à une omission - ce qui ne minimise pas du tout la gravité de la situation - d’un parti politique représenté à l’Assemblée Nationale, qui a des élus au sein des conseils régionaux et municipaux.
Rappelons que la mission du Fonds Monétaire International (FMI) qui a séjourné à Nouakchott, du 26 février au 7 mars 2024 a tenu des réunions avec les autorités mauritaniennes portant sur les deuxièmes revues du programme appuyé par la facilité élargie de crédit (FEC) et du mécanisme élargi de crédit MEDC ainsi que sur la première revue du programme au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). « Sous réserve de l’approbation de la Direction générale et du Conseil d'administration du FMI, la Mauritanie bénéficiera de 6,44 millions de DTS (environ 8,58 millions de dollars) dans le cadre de la FEC et du MEDC et d’un premier décaissement de 14,86 millions de DTS (environ 19,79 millions de dollars) dans le cadre de la FRD », révèle un communiqué de la mission du FMI. Le communique révèle : « En 2024, la croissance économique atteindrait 4,3% contre 3,4 % en 2023, tirée par la performance du secteur non extractif. L’inflation a fortement ralenti en se situant à 2,6 % en Février 2024 contre 9 % en Février 2023, en raison de la baisse des prix des produits des matières premières et du resserrement de la politique monétaire. En fin 2023, le solde budgétaire primaire non extractif, dons compris, a atteint ‑5,3 % du PIB (contre -7,6 % en 2022). Sur la base des données préliminaires, le déficit du compte courant devrait se réduire à 9,8 % du PIB en 2023 (contre 16,7% à fin 2022). Les réserves internationales se sont stabilisées et sont à un niveau adéquat de 2,0 milliards de dollars en 2023. »
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.