Un cadavre à Cité-plage
Le quartier « Cité-plage », situé sur le bord de l'océan Atlantique, est depuis longtemps considéré en zone d'insécurité. Le taux de criminalité y est très élevé. Des bandes de malfaiteurs y circulent et opèrent quotidiennement. On y a déjà déploré des meurtres et autres crimes...
Le Samedi 2 Mars, c’est encore un cadavre ensanglanté qu’on y a découvert. Celui d'un jeune homme vêtu d'un tee shirt et d'un jeans. Il semble avoir reçu plusieurs coups d'objets tranchants. La police se rend sur place et informe le substitut du procureur qui vient lui aussi dresser le constat habituel. Une énorme foule de badauds se forme autour du lieu. Une femme qui paraît une proche de la victime interpelle en pleurs le substitut pour lui demander que justice soit rendue. Ce dernier lui répond qu'une enquête sera ouverte et que les coupables seront tôt ou tard arrêtés. Les agents du commissariat de police Tevragh Zeïna 3 se sont immédiatement mis à pied d'œuvre mais, aux dernières nouvelles, aucun suspect n'a jusqu'à présent été interrogé.
Descente à Mellah
Comme nous l'avons toujours répété, la zone périphérique de Mellah était une plaque tournante du trafic de stupéfiants. Des dizaines de dealers y distribuaient la poudre blanche chaque jour, au vu et su de tous. Plusieurs dealers y ont été déjà épinglés. Mais l’un d’entre eux connu sous le sobriquet de « Bebe » semblait – semble toujours ? – intouchable, rapportent plusieurs habitants du quartier. Arrêté le matin, il était systématiquement relâché le soir même...
Il y a quelques jours, des voitures du commissariat spécial de la lutte antidrogue cernent un carré de maisons au secteur 4 et y passent de longues heures de surveillance, avant de finir par épingler un groupe de personnes qu'ils embarquent, menottes aux poings. Le lendemain, ces policiers reviennent à la charge et cernent un autre quartier, avant d'embarquer une autre bande et repartir. Leurs véhicules continuent encore à sillonner Mellah jour et nuit à la recherche d'autres suspects. On pense que la police aurait découvert un lien entre de grands dealers en taule et leurs proches continuant à faire tourner leurs filières. Du coup, plusieurs jeunes de ce quartier qui ont des parents en prison se sont enfuis au loin. Fin donc de ce trafic à Mellah ? Il faudra attendre un peu pour en être assuré…
Flash sur la vie carcérale
La maison d'arrêt de Dar Naïm est la plus grande prison du pays. Elle fut construite en 2006 dans les normes de sécurité. Cela n'a pourtant pas empêché des évasions. Elle était construite pour ne recevoir que huit cents pénitenciers mais elle en abrite actuellement plus de mille cinq cents. Tous les condamnés à de lourdes peines ainsi que les grands malfaiteurs ont été transférés dans les bagnes de Bir Moghreïn, Aleg et Nbeïka. La prison civile de la capitale abrite elle aussi plus de trois cents pensionnaires en provenance pour la plupart de Dar Naïm.
La situation à Dar Naïm est particulièrement déplorable en ce que les prisonniers sont pour la plupart entassés dans des cours dirigées par certains anciens d’entre eux désignés par on ne sait quel critère. Ces chefs sont appelés « général » et font la loi dans leur cour respective. Chacun veut avoir leur bonne grâce et cela leur procure pas mal de cadeaux et autres privilèges... Ils font partie des prisonniers choyés qui se permettent d'avoir tout, même de la poudre blanche. Les pensionnaires se divisent en deux catégories. Alors que les pauvres ne se nourrissent que de la mauvaise nourriture fournie par les autorités carcérales, les généraux mangent avec les prisonniers bien pourvus : détourneurs de biens publics, accusés d'homicide involontaire, etc. ; et les gardes. Ils reçoivent des visiteurs à n'importe quel moment de la journée. Certains d'entre eux s'adonnent au commerce. La deuxième catégorie est quant à elle constituée par les prisonniers de Droit commun sans lien avec l'extérieur. Sales et vêtus de haillons, ils souffrent en grande majorité de maladies, faute de soins appropriés. Une partie d'entre eux meurt le plus souvent en silence.
Mosy