La grande salle de réunions de Nouakchott Hôtel a abrité, ce jeudi 25 janvier 2024, l’ouverture d’un atelier de validation de la stratégie nationale de promotion du don de sang en Mauritanie
Organisé par le projet Temeyouz, en collaboration avec le centre national de transfusion sanguine et le ministère de la santé, cette rencontre vise à partager et faire valider, avec les acteurs de la santé et de la société civile, la stratégie nationale de marketing et de de promotion du don de sang et de son plan de communication.
Durant deux jours, les participants vont suivre deux présentations, l’une sur la stratégie de promotion du don de sang et l’autre sur le plan de communication qui en découle. Les acteurs apporteront ensuite leurs suggestions et recommandations en vue de compléter, si nécessaire, le travail réalisé par une consultante du projet.
L’élaboration de la stratégie s’est appuyée sur quatre axes : contexte du don de sang en Mauritanie, objectif de la stratégie, axes d’intervention et orientations stratégiques, a indiqué Catherine Bensard, consultante du projet. Dans sa présentation de la stratégie, elle a décliné les objectifs et la méthodologie de travail et exprimé ses attentes de voir les participants apporter leurs observations et suggestions pour compléter et améliorer le travail, soumis à leurs appréciations.
Pour rappel, le projet Temeyouz a pour objectif d’améliorer des soins de santé primaire et de la santé maternelle et infantile en Mauritanie. Il est financé par l’Agence Française de développement (AFD) et mis en œuvre par Expertise France. Il soutient le renforcement de la chaine de transfusion sanguine en Mauritanie. L’élaboration d’une stratégie nationale de promotion du don de sang, objet du présent l’atelier, entre dans le cadre des efforts pour instaurer, comme le préconise l’organisation mondiale de la santé, des systèmes nationaux d’approvisionnements en sang basé sur les dons volontaires, anonymes, bénévoles et non rémunérés, seuls gages pour maintenir le stock de produits sanguins distribuables au niveau optimal. Une tache dévolue en Mauritanie au centre national de transfusion sanguine (CNTS) qui travaille, depuis sa création en 2002 pour améliorer l’organisation et la réglementation autour de la transfusion sanguine, à améliorer la situation actuelle de pénurie et de besoin de sang vitaux et à obtenir plus de moyens financiers. Il multiplie des actions pour inculquer une véritable culture du don de sang.
Inculquer la culture du don de sang
En Mauritanie, le taux médian de don de sang volontaire est très bas, il est environ de 6 dons de sang pour 1000 habitants en 2022, alors que l’OMS préconise 80%. Au CNTS, les dons de remplacement représentent plus de 70% de l’ensemble des dons (82% en 2022), la prévalence des infections transmissibles par transfusion sanguine lors des dons de sang est plus élevée que la moyenne (11% des dons de sang sont réactifs au dépistage ITT en 2022). Aussi, l’hémorragie constitue l’une des premières causes de mortalité des femmes pendant les accouchements. Il s’y ajoute également l’inexistence de capacité de fractionnement du sang et ses différents composants dans les structures décentralisées de transfusion sanguine. Suffisant pour justifier l’élaboration, par Temeyouz de la stratégie nationale de promotion du don de sang, du marketing et du plan de communication en Mauritanie et dont l’objectif est d’ancrer la culture du don de sang, selon le vœu de la directrice du CNTS, Dr. Bâ Khadijettou. En effet, sensibiliser les citoyens, recruter et fidéliser les donneurs bénévoles et volontaires constituent un gros défi pour le CNTS, le ministère de la santé et leurs partenaires dont justement Temeyouz qui, en plus d’accompagner le CNTS pour accroitre le nombre de donneurs de sang volontaires, anonymes et bénévoles, la formation des sages à l’école nationale de santé publique de Nouakchott et de Kiffa, finance la construction de ses nouveaux locaux à Nouakchott mais aussi à Kiffa, pour les régions de l’est. Les mauritaniens ne se bousculent pas pour donner de leur sang, la majorité accomplissent ce geste qui sauve des vies par contraintes familiales surtout. D’où le besoin pressent de recruter et de fidéliser des donneurs de sang non rémunérés. Tous les moyens de communication seront mis à contribution pour réussir le pari, a suggéré l’experte du projet.
L’atelier s’est ouvert en présence de Sara Pizzocaro, cheffe du projet Temeyouz, le directeur général de la santé audit département, des directeurs centraux et régionaux de la santé, des partenaires techniques et des organisations de la société civile travaillant dans le secteur de la santé.
Dans son mot, Mme Sara a rappelé brièvement les objectifs de Temeyouz qui, regrette-t-elle, s’achève en cette année 2024, les réalisations obtenues au bout de quatre années de travail, à savoir les appuis apportés au CNTS et à l’école de santé publique. Elle a enfin exprimé l’espoir que fonde son projet sur la stratégie de promotion du don de sang pour accroitre le nombre de donneurs volontaires, bénévoles et anonymes en Mauritanie, améliorer la santé maternelle et infantile…
Lui succédant, la directrice du centre national de transfusion sanguine, Dr. Khadijettou Bâ a d’abord remercié le projet Temeyouz et les autres partenaires techniques et le ministère pour leur appui constant. Puis elle a exprimé le souhait de voir valider la stratégie nationale de promotion du don de sang, le marketing et son plan de communication.
Ouvrant l’atelier, le directeur général de la santé au ministère de la santé Dr. Mohamed Mahmoud Ely après avoir brossé brièvement la situation du don de sang en Mauritanie a indiqué que le ministère attend beaucoup de la validation de la stratégie de promotion du don de sang. Il a invité les participants à contribuer par leurs contributions et amendements en vue d’enrichir le document élaboré par Temeyouz.