Il y a une semaine, le président du RFD était évacué à Paris pour se faire soigner mais avait signé, avant de partir, une note de service désignant maître Yacoub Diallo pour assurer son intérim. Une décision qui n’a pas manqué de susciter des controverses au sein de ce parti de l’opposition historique et le moins qu’on puisse dire est que certains de ses dirigeants y sont désormais à couteaux tirés. En ces bisbilles qui ne datent apparemment pas de la semaine dernière et qu’ont exacerbé les candidatures lors des dernières élections législatives et municipales, ne faut-il pas voir une des causes des résultats catastrophiques du parti lors de ces scrutins locaux ? Faut-il y entendre la volonté des uns et des autres de se positionner pour une guerre de succession qui ne dit pas son nom ? D’où la question qui taraude tous les esprits : le RFD survivra-t-il à son président, si ce dernier – qu’Allah lui accorde encore une longue vie ! – se décide à passer la main ? Ce parti a-t-il encore un contenu idéologique assez pertinent – et, surtout, parlant au peuple mauritanien – pour fédérer un projet cohérent au-delà de la personnalité d’Ahmed ould Daddah ? La pantomime Droite-Gauche qui n’ont jamais été réellement distinctes dans notre paysage politique semble avoir été balayée par des considérations raciales et statutaires, toujours fermement ancrées dans la société mauritanienne. Ce qui explique en grande partie le recul des partis traditionnels, pas seulement en Mauritanie mais dans plusieurs autres pays de tradition pourtant démocratique. Si l’on y ajoute une guéguerre de leadership, la facture risque d’être salée, une page définitivement tournée et ce serait dommage…
Ahmed ould Cheikh