Mohamed Ould Abdel Aziz a surpris tout le monde. Devant les juges, il a affirmé qu’une partie de sa fortune non déclarée viendrait de dons qu’il aurait reçu de l’actuel président Mohamed Ould Ghazouani juste après son investiture.
L’ancien chef de l’État est accusé d’avoir amassé une immense fortune, en exerçant notamment des activités commerciales incompatibles avec ses fonctions de président de la république. Des accusations qu’il a toujours réfutées.
Il a aussi dénoncé des atteintes à la Constitution, en s’appuyant sur l’article 93, celui de l’immunité présidentielle. Il assure que toutes les ventes de biens publics et terrains publics qui lui sont reprochées ont été faites en toute transparence.
« Le président s'est largement exprimé sur l'origine de ses biens, a expliqué Maître Taleb Kyar, avocat de la défense. Le président, dans tout ce qu'il a fait, dans toutes les entreprises qu'il a faites, n'a fait que respecter les prérogatives que lui donne la Constitution. Ce sont ses rivaux politiques qui ont créé ce dossier de toutes pièces. »
Un argumentaire peu fourni selon Maître Vadili Raiss, avocat de la partie civile. Il conteste l’argument de l’immunité présidentielle. Selon lui, un ancien chef de l’État peut être jugé après son mandat, si les infractions reprochées sont détachables de sa fonction présidentielle. « Il avait un exécutif, il a dépassé cet exécutif pour se mouiller lui-même dans les affaires au quotidien de l’administration. Les immeubles, les marchés, les sociétés, tout ça il n’en a pas parlé. Il est resté évasif. »
Dans les prochains jours, une dizaine de co-accusés doivent aussi prendre la parole pour la dernière fois. Avant les délibérations et le jugement du tribunal.
RFI