Au cours d’un point de presse tenu, ce mercredi 4 février, à 11 h au siège de son parti, le président des Forces progressistes du changement (FPC), M. Samba Thiam a déclaré qu’à partir de maintenant, son parti "se considère comme un parti légalement reconnu, par conséquent, il va mener ses activités politiques en toute légalité". En effet, au sortir de son congrès d’août 2014, les Forces de Libération africaines de Mauritanie se sont muées en parti politique (FPC) pour « jouer le jeu democratique comme les autres partis politiques.» Après trois mois d’attente, des lettres de rappel et une demande d’audience auprès du ministre de l’intérieur, tous restés sans suite, explique le président du FPC, nous nous sommes attachés les services des spécialistes de droit pour étudier le texte régissant les partis politiques. Après une étude approfondie, ces techniciens du droit nous ont attesté le « caractère déclaratif » de l’ordonnance 91-024 du 25 juillet 1991, notamment en son article 12. Le texte ne conditionne pas la reconnaissance à la délivrance d’un récépissé mais permet au ministère de l’intérieur de suspendre les activités d’un parti s’il ne se conforme pas à la loi.
" S’estimant donc en conformité, tant avec la procédure qu’avec l’esprit et la lettre de la loi, les Forces progressistes pour le changement (FPC) déclarent solennellement leur existence légale, en tant que parti politique constitué ". Le président du FPC a annoncé que son parti entend mener sous peu ses activités politiques telles que garanties par la Constitution.
Abordant le 2e point de cette conférence de presse, relatif au dialogue politique en l’air depuis quelque temps, le président du FPC, tout en réaffirmant que tel a été et demeure la position de son parti pour régler les problèmes du pays, émet cependant quelques réserves de taille. Pour le FPC, le dialogue politique ne doit pas porter que sur des élections, ce qui semble être aujourd’hui le cas des protagonistes. Ils ne parlent que d’élections alors que pour nous, le dialogue doit porter sur des questions prioritaires, à savoir la cohabitation entre les composantes ethniques du pays. Pour Samba Thiam, l’unité nationale ou la cohabitation sont prioritaires ; il faut les régler, parce que les négro-africains sont exclus de toutes les sphères, que le fossé entre les arabo-berbères et les négro-mauritaniens ne cesse de se creuser. Samba Thiam s’est félicité de la position courageuse de Tawassoul par rapport à cette question de l’unité nationale. Le FPC, tout espérant voir cette position faire tâche d’huile, créer une émulation au sein de la classe politique, rappelle toutefois que l’égalité des communautés et des citoyens ne saurait se traduire autrement que par l’égalité des langues, des cultures, des droits et des devoirs.
La deuxième réserve par rapport au dialogue c’est le risque de tripatouillage de la constitution pour plaire à des égos. Pour Samba Thiam, le risque est d’autant plus grand que certaines plateformes des protagonistes préconisent des élections anticipées, la modification de la constitution pour allonger l’âge des candidats à la présidentielle. Même si le FPC salue la volonté affichée par les uns et les autres d'aller vers un dialogue constructif, il exprime de fortes réserves quant a l’orientation d’un tel dialogue , pour lequel du reste il n’a pas été consulté.
Abordant le dernier point de son point de presse, le président du FPC a dénoncé l’arrestation arbitraire des militants d’IRA, leur détention et leur transfèrement vers Aleg alors que le dossier n’est pas encore clos. "Par conséquent, nous exigeons leur libération sans condition", a conclu Samba Thiam.
La conférence de presse a vu une grande mobilisation des militants du parti, mais aussi une présence significative des journalistes, ce que le président du FPC n’a pas manqué de relever et de saluer.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !