« Pour qui sonne le glas? », titre célèbre d’un roman d’un célèbre écrivain E Hemingway. Il y a à peine un mois Israël et sa «Communauté Internationale » considéraient que ce qui était appelé « question palestinienne » cesse d’exister: elle a été classée pour de bon à l’aide d’une impitoyable violence et d’un terrorisme d’Etat continu et systématique.
Brusquement et comme par pur miracle, la Résistance Palestinienne fit irruption de nouveau pour remettre les pendules à zéro.
On revient au point de départ, en fait bien avant 1948, la création arbitraire de l’Etd’Israël.
Actuellement personne ne s’aventure à prévoir la fin du conflit en cours. Ce qui arrange la Résistance Palestinienne. Ce qui présage un avenir plus que sombre pour l’entité sioniste. En effet celle-ci, en tant que pouvoir colonial battu uniquement sur la force, ne peut survivre qu’à l’aide de guerres éclairs, lui permettant de préserver ses forces humaines aux sources très limitées. Les israéliens sont enracinés dans la culture occidentale dont ils sont issus. Ils produisent peu d’enfants alors que leur entourage palestinien et arabe se multiplie naturellement.
L’Etat d’Israël est peuplé pour l’essentiel de colons venus d’ailleurs à la recherche des conditions de vie décentes sans beaucoup de peine. L’armée israélienne est composée en conséquence et aussi pour l’essentiel de réservistes englobant l’ensemble des travailleurs et d’étudiants israéliens. Ils sont civils en temps de paix et soldats en temps de guerre. Et comme l’Etat hébreu est condamné dans un état de guerre permanente, les moments de paix sont éphémères.
Actuellement, l’économie israélienne est en état d’arrêt total depuis le déclenchement des nouvelles hostilités sans perspectives visibles pour leur fin. Dans un contexte pareil, la fin de l’expérience suicidaire de Ben Gourion (le géniteur de l’idée d’un Etat juif) risque de s’évaporer et d’une façon dramatique. « La fin d’Israël » titre récemment un grand éditorialiste occidental.
L’histoire est constituée d’expériences semblables.
De nombreuses poches d’indiens d’Amérique avaient survécu aux guerres d’extermination menées contre eux par l’envahisseur européen. Plusieurs groupes indiens préservent toujours jalousement des pans importants de leurs cultures millénaires sur les quelques lopins de terre qui leur restent. Partout sur le continent américain, leurs incessantes revendications ne cessent de déranger les pouvoirs en place.
Toutes les sanglantes conquêtes coloniales avaient fini par battre en retraite devant l’héroïque résistance des peuples coloniaux et à l’aide d’armes souvent rudimentaires. Au Vietnam et en Algérie, pour ne citer que les deux cas, de nombreux villages avaient disparu avec leurs habitants accusés à l’époque comme aujourd’hui en Israël d’abriter un «bandit », un terroriste aujourd’hui. Comme quoi le terrorisme est d’abord une pratique et une création coloniale. « L’occupation coloniale crée chez la victime une psychologie du colonisé », disait F Fanon. Elle pousse des fois celui-ci à réagir par des formes semblables de violence à celles dont usent son oppresseur. Il y a des situations où la victime perd complètement ou partiellement la rationalité de son comportement.
Le bilan de la résistance à la conquête coloniale est plus que positif: à peine une trentaine d’Etats indépendants au début du XXe siècle. Aujourd’hui quelques 200 entités indépendantes aux Nations Unies.
Bientôt, c’est désormais du domaine du possible, on verra la naissance de la deux cent unième: La République Palestinienne Démocratique et Populaire.
A S Elmoctar