Aujourd’hui, je serai comme Rémi Ngono dans Mondial Sport ou Radio Foot International à aligner les proverbes africains en provoquant Annick Gasnier et les autres. « Commençons par balayer devant notre case ! » ; « Avant de faire l’aumône, habille tes membres ! » ; « Ne sois pas comme les cordonniers qui sont généralement les plus mal chaussés ou les maçons qui vivotent sous des hangars ou encore ceux qui préfèrent réparer les calebasses des autres plutôt que les leurs ! » et j’en ai à tire-larigot de ces sentences populaires… [p1] Nous sommes, nous les Nous z’Autres, un mélange de très compliqué rompu à ne s’intéresser qu’à des choses qui n’ont généralement rien à voir avec rien de ce qui devrait normalement nous intéresser. Trois exemples vont vous suffire à reconnaître que j’ai, moi, toujours raison ! Il y a quelques mois, un érudit de chez nous déclarait quelque chose comme quoi nous sommes des Sanhajas et pas des Arabes. Nous, ces poignées d’hommes en bleu qui nous réclamions du Nedjd ou du Hedjaz ou de Cham ! Les autres, c’est certainement une autre histoire. Mais depuis cette déclaration, ça n’a plus arrêté de tirer de partout. Chacun revisitant de son côté son histoire et ses documentations pour en sortir un machin jauni qui attesterait de ses incontestables origines arabes. Et en avant la baston ! Dites-moi, vous dont les origines ne sont pas si floues que ça et que je ne conteste d’ailleurs même pas, dites-moi à quoi sert-il d’être, en ce 2023, le cousin germain du plus grand patriarche d’Oumou El Koura ? A quoi nous sert-il, ici en Mauritanie, d’avoir des cousins d’Abou Jehel, Abdallahi Bnou Oubey Bnou Selloul ? Ah, si cela pouvait au moins contribuer à ancrer les principes d’une certaine école républicaine ! Ou à adoucir les prix d’un kilogramme d’oignons, de carottes, de sucre ou de farine, voire d’un pot de Gloria omela, d’un œuf ou de quelques cuisses de poulet congelés depuis cent quatre-vingt ans dans les frigos du Brésil ! Il y a quelques semaines, d’autres cris se sont encore élevés autour d’une loi relative aux violences faites aux femmes et aux filles. Cela a suffi pour ne plus rien entendre d’autre, ni dans la rue, ni dans les transports en commun, ni sur les trottoirs, ni dans les bureaux, ni sur les réseaux sociaux, ni sur les radios et télévisions, ni autour des thés ou des cafés. Nous n’entendons en fait plus rien. Les femmes, les hommes, les jeunes et les moins jeunes : que des insultes et des revendications ! Les imams dans leurs sermons, les politiques dans leurs sorties et les pseudo-activistes dans leurs marches, tous te disent qu’ils n’ont même pas lu les dispositions de cette loi. Juste, comme dirait Rémi Ngolo, comme un chien sourd qui, voyant ses congénères haleter, se met à aboyer. Il y a dix jours, Hamas a entrepris son action chevaleresque : le déluge d’Al Aqsa ! Les Palestiniens, les [Sionistes], habitants de [la Sionie]… Tous des sémites mais certains antisémites… Vous savez, c’est très confus, là-bas, chez eux. En tout cas, il ne faut jamais tuer les femmes, ni les enfants, ni les vieux ! Il ne faut d’ailleurs tuer personne, c’est ça, l’idéal. Mais dire que Hamas est terroriste et Tsahal en état de légitime défense, quelle logique de merde et de bâtards ! Allah, fasse que le ridicule tue ! Cet Occident et ces Nations désunies et désagrégées en mourraient. Tous les droits recouvrés et les territoires libérés… Et nous les Nous Z’autres, complètement désœuvrés. Pour qu’enfin nous nous occupions de ce qui nous concerne… pour peu que nous puissions encore le percevoir ! Salut.
Sneiba El Kory
[p1]n ai