Lancement des activités de la Fondation Thierno Amadou Moctar Sakho

16 October, 2023 - 22:28

Les activités de la  Fondation Thierno Amadou Moctar Sakho, cadi supérieur des années 1920/1930, ont été lancées dans la  nuit du dimanche au lundi, à travers une cérémonie abritée par  un réceptif hôtelier de Nouakchott.
La Fondation Amadou Moctar Sakho est une institution, privée créé par le Professeur Moctar Abderahim Sakho, un  immigré rentré des USA il y a quelques années. Le lancement des activités a été matérialisé par l’organisation d’une rencontre culturelle sur « les relations entre la langue officielle (l’arabe) et les langues nationales » illustrée par l’action de cet érudit hors commun.La soirée  s’est déroulée devant un parterre composée de plusieurs dizaines de personnalités : petits fils du défunt cadi supérieur, spécialistes des sciences islamiques, hommes de culture et de nombreux invités.
La manifestation a permis  de faire un éclairage édifiant sur l’immense œuvre d’un homme de religion. Un  érudit dont le cheminement pour l’acquisition et la transmission du savoir islamique,  au bénéfice de  tous les disciples, parmi lesquels Thierno El Hadj Saydou Nourou Tall, une des plus grandes figures religieuses du Sénégal,  est à l’origine  d’une large diffusion des connaissances religieuses  dans l’espace Mali, Mauritanie et Sénégal. La vie  et les actions  d’Amadou Moctar  Sakho  renvoient  l’image d’une figure qui incarne  les liens séculaires  entre les peuples de la sous-région, dont l’histoire incite les États nés de la colonisation,  à une  intégration vitale pour la survie.
En effet, Amadou Moctar Sakho est né en 1864 à Ségou (Mali), d’un père parti du Fouta avec El  Hadj Omar Tall et d’une mère issue de la communauté Soninké.  Il  appartient à plusieurs communautés et terroirs, différents, mais complémentaires.
Devenu adulte, il est arrivé au  Fouta, à Boghé. Il débarque sur la terre de ses origines, la contrée des Hallaybes, dans un contexte particulier. Un environnement marqué par le choc brutal de la pénétration coloniale, auquel il s’est adapté par une démarche incarnant hautement les valeurs de la société musulmane  à travers une résistance spirituelle et pacifique, dont des grands soufis et érudits hors du commun, dotés d’une grande intelligence sociale. La soirée a également permis aux participants d’amorcer un débat sur l’officialisation des langues nationales.
Amadou Moctar Sakho, cadi supérieur, né au Mali, a fait l’essentiel de ses activités d’enseignement coranique et de fonctionnaire  à Boghé et Mederdra. Il est décédé en 1934  et repose à Saint Louis, la grande métropole du Nord  du Sénégal, qui fut jadis capitale de la Mauritanie, un autre symbole de l’intégration et des liens séculaires indéfectibles  entre les peuples.