Les activités de la Fondation Thierno Amadou Moctar Sakho, cadi supérieur des années 1920/1930, ont été lancées dans la nuit du dimanche au lundi, à travers une cérémonie abritée par un réceptif hôtelier de Nouakchott.
La Fondation Amadou Moctar Sakho est une institution, privée créé par le Professeur Moctar Abderahim Sakho, un immigré rentré des USA il y a quelques années. Le lancement des activités a été matérialisé par l’organisation d’une rencontre culturelle sur « les relations entre la langue officielle (l’arabe) et les langues nationales » illustrée par l’action de cet érudit hors commun.La soirée s’est déroulée devant un parterre composée de plusieurs dizaines de personnalités : petits fils du défunt cadi supérieur, spécialistes des sciences islamiques, hommes de culture et de nombreux invités.
La manifestation a permis de faire un éclairage édifiant sur l’immense œuvre d’un homme de religion. Un érudit dont le cheminement pour l’acquisition et la transmission du savoir islamique, au bénéfice de tous les disciples, parmi lesquels Thierno El Hadj Saydou Nourou Tall, une des plus grandes figures religieuses du Sénégal, est à l’origine d’une large diffusion des connaissances religieuses dans l’espace Mali, Mauritanie et Sénégal. La vie et les actions d’Amadou Moctar Sakho renvoient l’image d’une figure qui incarne les liens séculaires entre les peuples de la sous-région, dont l’histoire incite les États nés de la colonisation, à une intégration vitale pour la survie.
En effet, Amadou Moctar Sakho est né en 1864 à Ségou (Mali), d’un père parti du Fouta avec El Hadj Omar Tall et d’une mère issue de la communauté Soninké. Il appartient à plusieurs communautés et terroirs, différents, mais complémentaires.
Devenu adulte, il est arrivé au Fouta, à Boghé. Il débarque sur la terre de ses origines, la contrée des Hallaybes, dans un contexte particulier. Un environnement marqué par le choc brutal de la pénétration coloniale, auquel il s’est adapté par une démarche incarnant hautement les valeurs de la société musulmane à travers une résistance spirituelle et pacifique, dont des grands soufis et érudits hors du commun, dotés d’une grande intelligence sociale. La soirée a également permis aux participants d’amorcer un débat sur l’officialisation des langues nationales.
Amadou Moctar Sakho, cadi supérieur, né au Mali, a fait l’essentiel de ses activités d’enseignement coranique et de fonctionnaire à Boghé et Mederdra. Il est décédé en 1934 et repose à Saint Louis, la grande métropole du Nord du Sénégal, qui fut jadis capitale de la Mauritanie, un autre symbole de l’intégration et des liens séculaires indéfectibles entre les peuples.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.