Un jeune garçon âgé d’environ 14 ans, répondant du nom de Demba a échappé à un rapt, hier soir vers 20 h au niveau du quartier de Tarhil. Cet ’enfant attendait avec ses parentes – un groupe de femmes Peules, un taxi sur la route dite Chaareh Messaoud à Tarhil pour rentrer chez eux. Elles venaient de terminer ce qu’on appelle communément « Tour » ou « tontine » dans une famille. Un conducteur s’arrête à leur niveau et demande vers quelle direction ce beau monde allait. Informé, il leur demande d’attendre le temps qu’il dépose à côté un client, raconte l’une des femmes qui ajoute: "Quelques instants après avoir démarré, il fait machine arrière et invite le jeune garçon à venir vers lui, il le saisit
au cou et démarre en vitesse, le traînant par terre. Les femmes se mettent à crier et à courir derrière la voiture et le garçon qui se débattait. Face aux cris et après une course-poursuite engagée par le groupe des femmes et des curieux, d’autres automobilistes s’arrêtent pour s’informer. Deux d’entre eux prennent en chasse le véhicule et réussissent à le bloquer à quelques lieux du rapt. Le conducteur fut sorti de son véhicule et battu par une foule en furie. Blessé, il sera ensuite transporté à l’hôpital. Le gosse qui s’en est tiré avec des blessures est présentement gardé au commissariat III de Toujounine, carrefour Bakar. Ses parents venus rejoindre les femmes ont veillé toute la nuit, nous renseigne l’une d'elles. Mais ce qui est curieux aujourd’hui, c’est que les mêmes parents arrivés ce matin au commissariat ont été priés par la police de se rendre au chevet de l’auteur du rapt à l’hôpital. Comme l’état de l’auteur de ce rapt qui aurait pu coûter la vie à cet enfant était plus importante que celui de la victime. Autre curiosité, la police aurait dit aux femmes qu’elles devraient se munir d’une autorisation de la police pour se réunir dans une maison. Où a-t-on jamais vu ça ? Aussi les parents se sont-ils entendu dire par la police que rien ne sera fait avant lundi, parce que nous sommes en week-end. Le gosse doit donc être gardé à vue pendant près de 72 heures.
On connaissait le rapt des jeunes femmes souvent abusées, voire tuées. La peur ne cesse de peser sur Nouakchott où les forces de sécurité n’arrivent pas à endiguer ce fléau. Pour quelle raison, un chef de corps urbain d’un commissariat de la banlieue déclarait que la police ne dispose plus de moyens pour accomplir sa mission. « Nous n’avons même pas de véhicule pour la patrouille la nuit», déplorait-il.
Nous y reviendrons.