Y-a-il dans ce pays une direction du contrôle des produits alimentaires ? Un service d’hygiène ? Un département pour l’inspection sanitaire des aliments ? La réponse peut paraître surprenante : tous ses services existent mais… ne sont que des coquilles vides. Aucun contrôle ni inspection, encore moins descente sur le terrain pour constater par eux-mêmes les dangers que font courir quotidiennement aux populations des commerçants ne reculant devant rien pour tirer un maximum de profits. Voyez par exemple l’éloquente vidéo qui circule sur le Net depuis quelques jours à propos de la consommation de la menthe. On voit celle-ci quotidiennement arrosée, dans les jardins de Toujounine où elle est cultivée, d’une eau totalement insalubre. Puis le reportage nous conduit au marché où des pesticides et des produits chimiques hautement toxiques sont exposés aux étals et vendus au premier venu. Des produits banalement utilisés dans ces mêmes jardins pour lutter contre les insectes. Imaginez donc le cocktail que vous ingurgitez tous les jours en sirotant votre verre de thé… De plus en plus de médecins s’inquiètent de la multiplication exponentielle des cancers dans le pays. L’explication est peut-être ici. Elle est sans doute aussi dans l’importation anarchique d’aliments débarqués de tous les coins du Monde sans le moindre contrôle. Des produits périmés, impropres à la consommation ailleurs, d’autres congelés depuis belle lurette. Et l’État dans tout ça ? Occupés qu’ils sont à traire la vache à lait que celui-ci leur paraît, ses prétendus serviteurs sont à mille milles d’imaginer combien leur incurie pèse sur la vie de tous… y compris la leur et celle de leurs enfants.
Ahmed ould Cheikh
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !