Après quelques semaines de torride chaleur, la capitale Nouakchott a renoué, ce matin du 18 septembre 2023 avec la pluie. Commencée tard dans la nuit, des averses continuent à tomber sur la capitale, transformant, comme le monde le sait, la ville en mares et flaques d’eau. La circulation est chaotique même si la ville s’est vidée depuis d’une grande partie de ses habitants, partis « décompresser ». Il a suffi de ces quelques petites averses pour dévoiler l’état de notre voirie. Les nids de poule ou des pattes de chameaux sont apparus comme en pareilles circonstances. Ces crevasses démontrent combien le travail de nos entreprises et la qualité du goudron sont piètres. Par endroit, la couche du goudron ne fait que quelques centimètres de coquillage et de sable mal compactés. Dans d’autres, le niveau du bitume est tellement bas qu’une petite pluie suffit à les transformer en lac ou marigot : carrefour BMD, de la direction de l’hydraulique, de la BMCI, de la Polyclinique, du camp des gardes, du marché de la SOCIM/SOCOGIM, des 3 poteaux, du poteau 6, de Tensoueilim, direction de ONSER… Ne parlons pas du marché de Sebkha et ses environs. Nous avons fait un petite tour, entre 8 et 10H 30, ce matin. Le spectacle était désespérant, les conducteurs de toutes sortes de voitures en rajoutaient par leurs comportements inciviques. La campagne de replâtrage pour ne pas dire de pansements de l’ETER en cours ne fera que se compliquer davantage. Les eaux occupant les trous qu’il faudra évacuer avant de les boucher. L’ONAS a sorti ses camions pour, comme toujours, pomper les eaux stagnantes. Jusqu’à quand ? Les canaux construits par les chinois, il y a quelques années n’ont pas suffi à faire drainer les eaux vers les rares bassins de rétention. On se rendra compte de la négligence et l’incivisme de nos bâtisseurs quand, qu’Allah nous préserve, la capitale reçoit plus de 50 mm, en un trait. A Nouakchott, aucun quartier n’est à l’abri des eaux stagnantes. Si elles ne viennent pas du ciel, elles débordent des entrailles de la terre marécageuse. Avec une menace de la montée de l’océan que provoqueront les changements climatiques. Le président de la République devrait profiter de ces matinées pluviales pour effectuer une visite dans les administrations où de nombreux fonctionnaires profitent de la pluie pour fuir leur bureau. Mais le président constatera de visu le désordre qu’une petite pluie peut provoquer dans la ville, surtout sur nos routes, particulièrement les grands axes. Il est souhaitable que le gouvernement prenne des mesures draconiennes pour assainir véritablement la capitale, déclarée capitale de la culture du monde islamique. L’assainissement doit cesser de demeurer une vache à lait pour les propriétaires de citernes privées, de stations-services… si certains citoyens prient pour que la pluie ne tombe pas sur Nouakchott, d’autres souhaitent qu’elle tombe chaque jour pour les occuper.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.