Si le poisson fait partie de la base alimentaire de ménages sénégalais et mauritaniens, il sert aussi de levier diplomatique dans les relations entre Nouakchott et Dakar. Les deux pays viennent de reconduire un accord de coopération qui régit les modalités de la présence de bateaux de pêche sénégalais dans les eaux territoriales de la Mauritanie. Pour les deux pays, la pêche est un secteur stratégique au plan économique.
L’accord que conclu par le ministre mauritanien de la Pêche et de l’Economie maritime, Moctar Lam et son homologue sénégalais, Papa Mbaye en milieu de semaine, à Nouakchott est une nouvelle preuve de la diplomatie du poisson entre les deux pays. En effet, le Sénégal et la Mauritanie ont mis à jour le protocole d’accord pour la mise en application d’une convention de coopération dans le secteur de la pêche et de l’aquaculture en vigueur depuis 22 ans. Ce protocole est reconduit pour une durée d’une année renouvelable et définit les modalités pratiques de la mise en œuvre de la coopération « en vue de préserver les intérêts des deux parties ».
Dans le cadre de ce nouveau partenariat, la Mauritanie autorise au maximum 500 embarcations sénégalaises à pêcher dans ses eaux territoriales pour capturer un stock total de 50 000 tonnes de poissons pélagiques à l’exception du mulet jaune et de la courbine. Il est par ailleurs exigé le débarquement de 6 % de ces embarcations, soit 30 navires, afin d’approvisionner le marché mauritanien en poissons.
En contrepartie, Dakar s’engage à fournir des alevins en quantités suffisantes pour la reconstitution de la ressource dans les eaux territoriales mauritaniennes en l’occurrence le lac de Foum Gleita situé dans le sud du pays. La partie sénégalaise mettra également à disposition 4 formateurs en pisciculture en vue de contribuer au renforcement des capacités techniques au profit de la filière mauritanienne.
Au Sénégal, le secteur de la pêche contribue à hauteur de 3 % au PIB et emploie environ 600.000 personnes. Selon les données officielles, le pays affiche chaque année un déficit de l’ordre de 150 000 tonnes de produits de pêche par an. De son côté, la Mauritanie tire environ 1/3 de ses recettes d’exportation de la pêche.
Par AJ.S, Comité Editorial -
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