La salle des conférences de l’hôtel Wissal de Nouakchott a abrité, ce lundi 18 juillet 2023, un colloque intitulé, « Citoyen Migrant ». Portée par l’association mauritanienne pour la promotion de l’éducation des filles (AMPEF) et l’Association Lumière sur l’Emigration au Maroc, cette rencontre vise à promouvoir les échanges entre différents acteurs mauritaniens et marocains travaillant sur cette thématique majeure. Elle intervient dans un contexte marqué par la multiplication des flux de migrations avec leurs lots presque quotidiens de drames et de tragédies sur la Méditerranée. La Mauritanie, de par sa position géographique, de trait d’union entre le Maghreb et l’Afrique subsaharienne, constitue un pays de transit vers le Maroc et au-delà, vers l’Europe via la Méditerranée. « C’est pourquoi nous devons sortir avec des recommandations pertinentes en vue d’élaborer des projets fiables et bancables permettant de les mettre en œuvre », a déclaré, dans son mot de bienvenue et d’ouverture, Mme Camara Salimata Sy, présidente de l’association pour la promotion de l’éducation des filles (AMPEF). Poursuivant son propos, elle a mis l’accent sur la féminisation de la migration avec son lot de violences physiques, psychologiques, sexuelles, mauvaises conditions de travail et exploitation en tous genres…
Parlant des efforts que déploie son organisation, Mme Camara explique que l’éducation des filles, thème central sur lequel travaille l’AMPEF vise à construire une société égalitaire et prospère. C’est dans ce cadre, poursuit-elle, nous nous battons pour ériger des remparts contre tous les radicalismes et pour contribuer à l’édification d’une société résiliente et démocratique. Mme Camara a enfin remercié l’ensemble des partenaires au développement comme le SCAC de l’ambassade de France, à travers le projet J-MED et le commissariat aux droits de l’homme, à l’action humanitaire et aux relations avec la société civile pour leur soutien et l’accompagnement qu’ils apportent à son association et à l’ensemble de la société civile.
Lui succédant, le représentant du service de coopération et d’action culturelle de l’ambassade de France a loué le dynamisme de l’AMPEF dont l’initiative offre aux acteurs la possibilité d’échanger sur la problématique de la migration et en sortir avec des recommandations pertinentes et réalisables. Il a ensuite salué la nouvelle initiative du commissariat aux droits de l’homme, à l’action humanitaire et aux relations avec la société civile.
Le président de l’association lumière sur l’émigration au Maroc (ALECMA), M. Gomis Patrick François
s’est félicité du partenariat entre son organisation et l’AMPEF, il a ensuite rappelé les raisons ayant présidé à la création de son organisation au Maroc, grand pays de migration et de transit vers l’europe. Le président de cette organisation a salué les efforts du royaume chérifien pour intégrer les migrants installés sur son territoire.
Le point focal de la société civile Mauritanie, M. Diallo Moctar a rappelé les obligations des migrants et des Etats qui les accueillent. Il ensuite loué l’énorme travail qu’abat la présidente de l’AMPEF pour offrir des conditions décentes aux migrants qui arrivent en Mauritanie, soit pour s’y installer, soit pour suivre leur chemin vers l’Europe via le Maroc. Il a enfin regretté le départ récent et continue de nombreux jeunes mauritaniens vers les Etats Unis, ce qui, déplore-t-il fait perdre à notre pays, un potentiel de développement énorme.
Ouvrant officiellement le colloque, Sidi Mohamed Cheikhna Limam, le directeur des droits de l’homme, a encouragé l’AMPEF et toute la société civile à prendre des initiatives pour aider les pouvoirs publics à lutter contre la migration clandestine, ceci, à travers ce genre de rencontres permettant de renforcer les capacités des organisations de la société civile. Il a rappelé l’arsenal juridique adopté par la Mauritanie pour éradiquer la migration clandestine, indiquant au passage que les migrants bénéficient des droits que leur confèrent les textes nationaux et les conventions ratifiées par notre pays.
Durant trois jours, les participants plancheront, à travers des exposés/débats, sur la jeunesse face à l’immigration (causes et solutions) ; l’intégration sociale, économique des personnes en situation de mobilité, impact économique des migrants dans les pays d’accueil ; « repenser la liberté de circulation, quelle contribution de la société civile et des chercheurs pour la consolidation de migrants citoyens », les jeunes migrants et l’extrémisme violent : vulnérabilité et risque, enfin, l’état des lieux du dispositif juridique et réglementaire dans le domaine de la mobilité, Evaluation des politiques migratoires de nos États. Des sujets traités par des Professeurs et chercheurs dans cette thématique transversale.
Cette rencontre s’est ouverte en présence des élus, des syndicalistes et beaucoup d’Ongs, membres de la société civile.