Après l’interdiction des charrettes à traction animale à Tevrag-Zeina, c’est le tour des Tuk Tuk d’être sommées, de ne plus desservir le quartier huppé de la capitale, Nouakchott. Ces motos à trois roues ont envahi le secteur du transport urbain depuis plus d’une année. Reconnaissables à leur couleur jaune, ces tricycles s’étaient imposés et desservaient presque tous les quartiers de la capitale, avec une certaine célérité. Ils se faufilaient facilement dans les embouteillages et concurrençaient les autres modes de transport. Depuis donc trois jours, ces tricycles sont renvoyés dans les quartiers périphériques, ils s’arrêtent du côté est et sud, au carrefour Madrid, et du côté ouest, au niveau de la Polyclinique. A la question de savoir les raisons ayant motivé cette interdiction, un agent du GGSR en faction au carrefour de la BMD, mardi 11 juillet 2023, répond que les instructions sont venues de la direction, ils sont obligés de les appliquer. La décision n’émane pas de la Mairie de Tevragh Zeina, nous apprend un de ses responsables. La décision pourrait venir de la direction ou de l’autorité de régulation du transport. D’où qu’elle vienne, cette restriction porte un sérieux coup aux usagers et aux conducteurs dont beaucoup de jeunes mauritaniens et étrangers. Les premiers avaient fini d’adopter ce moyen de transport très léger. Faut-il y voir une manière de mettre fin à la rude concurrence faite aux autres modes de transport urbain ? Les accidents qu’ils provoquent ne suffisent pas à justifier leur interdiction. Du côté des autres taxis, on déclare n’être pas concerné par cette interdiction; « ils ne nous privent pas de notre job », indique l’un d’eux.
Non loin du petit attroupement du carrefour de la BMD, un conducteur dépité tentait de convaincre un autre agent du même corps, il était entouré de plusieurs conducteurs dont les engins étaient rangés dans le côté Boutique turque. Ils espéraient voir annuler la mesure. Interrogé, l’un d’eux, très étonné de la décision répond : ce sont des mauritaniens qui ont commandé et amené ces engins ici, nous les avons achetés pour travailler, qu’allons nous faire face à ces restrictions ? Un autre d’origine étrangère embraye : nous n’avons pas été prévenus de cette mesure qui ne se justifie pas à nos yeux ; la demande est forte et nous nous acquittons de toutes les taxes. De nombreux passagers en direction de la cité plage, de Sebkha et de Big Market cherchaient des taxis pour se rendre dans les 4 destinations du carrefour de la BMD.
L’interdiction est très rigoureuse, les agents du GGSR ont envahi les grands axes très passants de la capitale, leurs voitures sont postées dans les carrefours, guettant les contrevenants. Les agents n’hésitent pas à arrêter les Tuk Tuk et à faire descendre les passages, cela s’est passé sous nos yeux au carrefour de l’hôpital national où les engins arrêtés sont mis sur les grands camions du GGSR et conduits à la fourrière, avec le risque d’être endommagés. Signalons qu’un tricycle est vendu jusqu’à un millions d’Ouguiyas.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.