Tout finit. En bien ou en mal. C’est selon que vous êtes ici ou là-bas. En tout cas, voilà les élections bel et bien closes ! Les battus ont été battus. Les gagnants ont gagné. Les mécontents se sont « mécontentés » et tout est rentré dans les tiroirs. Les députés du parlement du rire se sont confortablement installés avec un nouveau chef Général qui a discouru en arabe, disant que c’est comme ça maintenant ; que lui, ses amis et nouveaux collègues sont maintenant et désormais venus ; et qu’il faut compter avec eux, en argent sonnant et trébuchant, en terrains bien placés en zones résidentielles ; en frais de sessions et de commissions ; en visas ou passeports diplomatiques ; en dîners et déjeuners copieux ; en fatayas et sandwichs biens fourrés de tendre viande de bœuf, de, si vous voulez, petits cabris ou encore toute autre chose de nature à rendre tout mâchable et déglutissable sans problème. Pour quelqu’un qui venait à peine de s’asseoir, attendant que l’appétit vienne en parlementant, le président a bien parlé. Il a pris d’ici et de là-bas à tout colmater pour pondre un discours à ses collègues qui sont exactement comme les bois du hangar venant chacun de quelque part. Maintenant, c’est complètement « mélangé », comme dit Booder. Les députés du cheval noir, ceux du palmier, ceux de la théière, ceux de la balance, du capricorne, du bélier ou plus généralement du zodiaque sont maintenant tous ensemble, unis pour une même cause. L’essentiel, c’est d’avoir des institutions. Qu’elles marchent ou pas, ça, c’est une autre histoire. La Présidence. La Primature. L’Assemblée nationale. Le Conseil constitutionnel. Le Conseil économique, social et environnemental. Celui de la fatwa. Et quoi encore ? Qu’est-ce que la France ou les États-Unis ont qu’on n’a pas ? Le Haut conseil de la jeunesse. Et j’en oublie certainement. Alors, il ne faudrait pas en vouloir au Président :la balle est profondément dans vos filets. Le gouvernement ? Il a été nommé. Une trentaine de femmes et d’hommes de tous âges et, pour ceux qui en veulent encore, de toutes les communautés. Il y en a même qui sont de toutes les époques, histoire de nous rappeler que rien n’est totalement mauvais. Il y a du feu Daddah. Il y a du Haïdalla. Il y a du 16 Mars 1981. Il y a du Maouiya, du feu Sidi, du feu Ély, des SEM et des collabos. C’est comme ça, un gouvernement est fait de tout. Ah, j’allais oublier, il y a de « la » décennie. Bref, une belle équipe vraiment sélectionnée pour qu’elle plaise à tous les goûts et toutes les couleurs. Tout le monde s’y retrouve : les nostalgiques de l’avant 1978, ceux du CMJD, du HCE et de tous les autres moments d’exception. Moi, je ne comprends pas ce que veulent les Nou’z’autres ! Du moment que les ministres sont d’ici, c’est tant mieux. Heureusement que le ministre chargé du cabinet du président de la République n’est pas un grec ni un Wagner grand ami à Prigogine. C’est quelqu’un de Magta Lahjar qui était encore aux affaires il y a juste quelques quinze à vingt mois. Pourquoi seulement lui et pas le Président ni les autres ? Si ce n’était que la décennie ! Nous étions tous là, il y a moins de cinq ans, à applaudir, grimacer, chercher un troisième mandat, à dire que l’autre redevenu satan était un prophète, un messie, un don d’Allah. Hé, laissez-nous tranquilles ! Les ministres de la santé, de l’éducation, de la défense, des affaires étrangères, des affaires islamiques, des ceci ou des cela…le président du Parlement, les chefs de guerre, les généraux et même les directeurs de la Mauritanienne, de la radio, de l’AMI… moi, toi et encore lui… où étions-nous ? Décennie ou quinquennat, mettons dix doigts sur nos bouches et laissons quelque chose se « terminer » ! Salut.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.