A quelques heures de la fête de Tabaski ou Aid Adha, prévue ce 28 juin, les clients ont commencé à se ruer vers les béliers pour sacrifier à la tradition d’Abraham. Il était 12H30, ce mardi, 27 juin, des habitants de Nouakchott viennent de partout, à pied et à bord de voitures pour s’acheter des moutons. Une ruée qui ira crescendo d'ici demain matin. Des béliers venus de partout de l’intérieur du pays. Des remorques en débarquent depuis quelques jours. Le marché de bétail qui se trouve à El Mina, entre le carrefour Nancy et le château d’eau (zone industrielle) est bien achalandé. Sur ses deux km, on ne voit que des moutons, des deux côtés du goudron. Même dans les rues de certains quartiers, on rencontre des propriétaires (éleveurs dans leur maison) qui trainent des moutons, à la recherche de clients. Mais, en dépit de l’arrivé des moutons en grande quantité, les prix sont très élevés, si bien évidement on veut respecter les critères édités et disposer de la bonne qualité. Les clients négocient dur et serré pour décrocher du bon prix. Il est difficile, voire impossible de trouver un bon mouton à moins de 50 mille Ouguiyas. C’est pourquoi, il faut s’armer de patience et user de la bonne diplomatie pour éviter de se faire avoir. L’inflation semble avoir gagné le bétail. Il y a aussi que les éleveurs ne connaissent pas, cette année, le problème d’aliment de bétail, ils préfèrent garder leurs troupeaux. Il s’y ajoute que certains qui approvisionnaient le voisin sénégalais en moutons ont eu des craintes de s’y rendre à cause des violentes manifestions que ce pays a connues au début du mois de juin. Expliquant les raisons de cherté des moutons, Mohamed, venu du Hodh Gharbi, à l’est du pays explique : « nous avons hâte de nous débarrasser de notre marchandise, mais, on ne peut pas le brader ; un fut d’eau coûte 1000 Um, un sac de tourteaux d’arachide (rakel), 1000 Um et nous avons payé 3000 Um, la pièce pour rallier la capitale. Voyez-vous, si on trouve une marge bénéficiaire raisonnable, on vend et rentre chez nous». Une explication qui n’a pas convaincu Moctar, accompagné de son fils, à la recherche d’un mouton. « C’est ce que vous dites chaque année, vous vendez toujours cher, le marché n’est pas régulé, vous faites ce que vous voulez ». Il continue sa recherche, comme beaucoup de clients que les vendeurs interpellent.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.