MOSCOU – 9 JUIN, SPUTNIK. Une table ronde de l'Agence de presse et de la Radio Sputnik sur la coopération médiatique entre la Russie et l'Afrique s'est tenue au Centre de presse multimédia international de Sputnik. A l’événement ont pris part Viktoria Budanova, responsable de Sputnik Afrique, Messaoud Alghem, directeur général adjoint de l'EPTV (Algérie), Svyatoslav Shchegolev, responsable de RT Africa News, Didier Mbuy (République démocratique du Congo), conseiller principal du directeur général de la Radio-Télévision nationale congolaise (RTNC), Mohamed Fall Oumeir Beye, directeur général de l'Agence mauritanienne d'information (AMI), Vladimir Touloupov, doyen de la faculté de journalisme de l'université d'Etat de Voronej (Russie), docteur Chaouki Aloui, l'expert principal tunisien en médias et Mohamed Abdou Mhadjou, directeur général de l'Office de radio et télévision des Comores (ORTC).
Viktoria Budanova, responsable de Sputnik Afrique, a évoqué plusieurs raisons pour lesquelles une coopération directe entre les médias russes et africains était nécessaire: "Il s'agit avant tout de la lutte contre les fausses informations, ainsi que du problème de la censure occidentale, que de nombreux experts africains qualifient de manifestation du néocolonialisme." En parlant de la censure des médias russes en Occident, l'experte a précisé: "Le vide qui s'est créé dans l'UE après l'interdiction de diffusion de Sputnik et de RT a abouti au fait qu'il est devenu impossible de revérifier à 100% les informations qui sont autorisées. L'inévitable numérisation de l'espace médiatique nécessite également un échange d'expériences."
Mohamed Fall Oumeir Beye, directeur général de l'AMI, a exprimé l'espoir de poursuivre la coopération avec les médias russes, notamment pour empêcher la propagation de fausses informations: "Le monde souffre des fakes, le problème est planétaire. L'Agence mauritanienne d'information est engagée dans un programme de formation sur la détection des fake news, mais il faut une coopération multilatérale dans ce domaine et nous comptons sur Sputnik dans ce cadre."
Messaoud Alghem, directeur général adjoint de l'EPTV, a déclaré: "L'EPTV aujourd'hui comprend pratiquement neuf chaînes de télévision. Cette rencontre est une opportunité pour nous pour avoir un nouveau souffle et notre orientation aujourd'hui et avoir accès aux informations supplémentaires. Comme le dit un proverbe bien connu, se réunir est un début, rester ensemble est un progrès, travailler ensemble est la réussite".
L'expert principal tunisien en médias, docteur Chaouki Aloui a décrit le contexte géopolitique actuel de la coopération médiatique aujourd'hui: "L'action militaire qui se déroule actuellement en Ukraine pourrait aboutir à concrétiser nouvel ordre mondial multipolaire. Le multipolarisme est une chance historique pour l'Afrique. Une telle chance n’arrive pas pas tous les jours. L'Afrique était plutot victime du monde unipolaire."
Svyatoslav Shchegolev, responsable de la production du contenu africain à RT, a déclaré: "Nos médias pourraient devenir cette plateforme qui donnerait la parole aux Africains, qui accorderait aux journalistes africains la possibilité de s'exprimer sur les questions africaines comme ils l'entendent, en se basant sur les normes de journalisme les plus exigeantes que nous avons l'habitude de pratiquer." L'expert a souligné qu'il existait un certain nombre de stéréotypes sur l'Afrique: "L'Afrique est considérée comme un seul pays, mais elle ne peut pas être perçue comme une sorte de continent homogène. L'Afrique est multiple et diverse, mais en même temps, les pays africains partagent de nombreux intérêts communs et il faut en tenir compte."
Didier Mbuy, conseiller principal du directeur général de la RTNC, a également abordé le sujet d'un monde multipolaire: "Il faut connaître l'histoire de notre pays: la République démocratique du Congo était une propriété privée du roi de Belgique. Nous avons également souffert de la guerre froide et d'un monde bipolaire, mais aujourd'hui, le monde est multipolaire. Cela nous permet de coopérer avec d'autres pays, et pas seulement avec l'Occident."
Docteur Vladimir Touloupov, doyen de la faculté de journalisme de l'université d'Etat de Voronej (Russie), a déclaré que des étudiants africains faisaient leurs études à l'université depuis 1968 et que de nombreux diplômés de la faculté de journalisme travaillaient dans les médias. L'expert a souligné que les journalistes modernes étaient contraints de travailler dans des conditions de post-vérité, lorsque ce sont les impressions qui comptent plutôt que la vérité, et que les émotions prévalent sur les faits dans l'évaluation des événements.
Mohamed Abdou Mhadjou, directeur général de l'ORTC, a conclu que les relations de partenariat entre les médias de la Russie et de l'Afrique étaient nécessaires pour pouvoir régler ensemble les défis mondiaux.
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