Des bureaux de vote avec plus de votants que d’inscrits ; des présidents de bureaux qui refusent de remettre les procès-verbaux aux représentants des partis ; un candidat qui a voté avec sa famille dans un bureau et se retrouve avec zéro voix ; un informaticien qui prend ses aises en améliorant les scores d’un parti et qui a été pris la main dans le sac ; les résultats faussés en plusieurs localités par l’inscription à distance sur les listes électorales… Comme tous les scrutins qui l’ont précédé, celui du 13 Mai a eu son lot d’irrégularités ; certaines étaient flagrantes. Faussent-elles pour autant les résultats globaux ? « Sans aucun doute ! », affirme l’opposition qui crie à la fraude et demande l’annulation des votes à Nouakchott et Boutilimitt. Pour la première fois dans l’histoire de notre démocratie, le parti du pouvoir rafle les neuf communes de la capitale au premier tour. La faute à la proportionnelle qui permet au parti arrivé en tête de diriger la mairie. Un mode d’élection que seul Boydiel ould Houmeïd, pourtant membre de la majorité, avait récemment décrié dans une interview au Calame, tandis que l’opposition le validait. Ila été pourtant fatal à tous ses partis, nouveaux et anciens (RFD, UFP et APP). S’y ajoute la raclée que ceux-ci ont reçue, incapables qu’ils se sont révélés de glaner le moindre siège de député. Alors que des partis de rien auront plusieurs représentants dans l’Hémicycle. Une nouvelle configuration politique dont les contours sont en train de se dessiner sous nos yeux…
Ahmed ould Cheikh