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10 May, 2023 - 14:03

Tollé général suite aux menaces du Premier ministre

Au chevet des candidats de son parti en difficulté dans plusieurs circonscriptions, suite à des investitures décriées, le Premier ministre Mohamed ould Bilal manie le bâton : « Ceux qui ont décidé de se présenter à des postes électifs sous les couleurs d’autres partis politiques le font contre l’INSAF », a-t-il déclaré, « cela a un prix et il faut le payer », avant d’ajouter qu’il n’est « pas trop tard pour se repentir ». Cette descente sur le terrain a soulevé une levée de boucliers. À Keur Macène, des responsables politiques, notamment Lemrabott ould Baden ould Bouthiah, se sont plaints d’avoir subi des pressions de la part du Premier ministre pour les contraindre à soutenir la liste du parti INSAF dans la commune de N’Diago dirigée par Boïdiel ould Houmeïd.

« Ceux qui ont choisi de se présenter sous la bannière d’un parti de la majorité », précise Ould Bilal, « savent pertinemment que ce n’est pas notre parti et renoncent, de fait, totalement à l’amitié, à la vision de notre parti mais aussi au rôle qu’ils pouvaient jouer à l’avenir avec nous. Ils doivent donc savoir que l’INSAF n’a plus rien à partager avec eux. »Et de demander à ceux qui veulent encore rejoindre les rangs du parti d’organiser des meetings pour annoncer leur repentir. Des menaces tombées pour le moment dans des oreilles de sourds. L’INSAF pourrait payer le choix contesté de ses candidats ainsi que la vague déferlante du Pôle de l’Alternance et de Tawassoul.

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En appel, l’esclavagiste Bazeïd ould Mahmoud recouvre la liberté

Condamné en première instance à dix ans d’emprisonnement ferme et une amende de dix millions d'anciennes ouguiyas pour séquestration, asservissement et maltraitance d’une personne atteinte de maladie mentale dénommée Bahiné ould Lakhdaf (40 ans), l’esclavagiste Bazeïd ould Mahmoud ould Haïbat, 63 ans, vient de recouvrer la liberté.

Le 2 Mai 2023, le juge d’appel à Nouadhibou a en effet annulé la condamnation à la prison, tout en maintenant la compensation des dix millions sans exiger cependant de la payer sur le champ, rapporte SOS Esclaves qui qualifie l’arrêt de « mystérieux, surprenant et honteux. […] C’est une régression regrettable et grave dans l'application des lois 017-2020 et 031-2015 criminalisant l'esclavage ».