C’est une véritable démonstration de force populaire que le chef de file du pôle de l’alternance, Biram Dah Abeïd a (encore) réalisée à Kaédi, dimanche 7 mai. Une imposante foule de militants et de sympathisants a occupé durant plusieurs heures le terrain de l’aéroport de la capitale du Gorgol.Venus épauler les candidats du pôle de l’alternance (Yacoub Diarra au Conseil régional du Gorgol, Hassan Fadiga à la mairie et Kadiata Ba, Diarra à la députation) et battre campagne pour ses listes, Biram Dah Abeid a réussi le pari de la mobilisation avec une marée humaine.
Dans la capitale du Gorgol, l’ancien candidat à la présidentielle de 2019 a assuré que le ‘’parti Insav est très affaibli contrairement au pôle de l’alternance dont l’ascension fulgurante dérange au plus haut sommet’’. Il a mis en évidence l’innovation introduite dans le choix des candidatures et l’exemplarité des candidats jadis militants de terrain entamant leurs premiers pas en politique’’. ’’C’est la meilleure rampe de lancement de l’alternance’’, articule-t-il.
Échec de la gouvernance locale
Biram Dah Abeïd s’est focalisé sur l’échec de la gouvernance dans les régions évoquant l’état des goudrons dont la durée de vie ne dépasse pas six ou sept mois sans oublier la corruption ouverte des dignitaires politiques. Et de poursuivre: ’’ les populations locales n’ont plus aucune possibilité de voir leurs enfants devenir des ingénieurs, des médecins, des officiers de police judiciaire, des magistrats…à cause de la manière avec laquelle est organisé le tamisage à la base des écoles d’excellence, l’octroi opaque des bourses, l’interventionnisme toutes les bases de justice ont été détruites’’, souligne-t-il.
‘’Combat des valeurs’’
Face à cette situation, ‘’nous proposons de sortir les populations de ce pessimisme et de leur permettre de vivre de nouveau de l’espoir et de se projeter vers l’avenir. Nous menons un combat des valeurs et les populations s’approprient notre discours ’’, ajoute-t-il
Samedi, le meeting de Sélibaby a rassemblé une foule énorme. Occasion mise à profit par le chef de file du pôle de l’alternance, Biram Dah Abeïd pour réaffirmer son soutien aux populations de Sélibaby et partant du Guidimakha qui vivent, affirme-t-il, ‘’sous le poids de beaucoup d’injustice, de violations de droits humains, d’esclavage, de captations de terres mais aussi des séquelles du génocide qui a endeuillé la communauté peulh, lors des persécutions durant les années de braise. Nous avons toujours été à leurs côtés contrairement aux cadres négro-africains ou haratines qui préfèrent privilégier leurs carrières et se ranger du coté du pouvoir au détriment des intérêts de leur communauté’’.
Candidats ‘’moins que rien’’ et ‘’mounafigoun’’
Biram a déclaré que dans sa lutte contre le pouvoir, même le parti Insav n’a pas pu maintenir une position de pouvoir concurrencer son courant politique. ’’C’est pourquoi, le pouvoir s’est rabattu sur des partis seconds comme l’UDP ou Islah, indique-t-il .’’C’est une manière pour l’élite des cadres renégats de tenter de cacher leur servitude politique aux populations en la maquillant et en défendant les couleurs du système. En vérité, ce sont des partis du système’’. Biram a qualifié les candidats haratines, halpulaar et Soninké de l’UDP et d’Islah et leurs soutiens d’être des ‘’moins que rien’’ et des ‘’mounafigoun’’.’’Nous voulons cette fois-ci déjouer cette manœuvre’’, ajoute-t-il
Sur le terrain de la mobilisation, le chef de file du pôle de l’alternance a avancé que des partis prêtent le flanc au pouvoir et utilisent des arguments fallacieux et erronés contre son courant fondés, selon lui, sur leur désir de nous voir disparaître. On ne les voit pas mobiliser ou percer’’. Et de s’interroger : ‘’où est l’UFP ? Où est le RFD ? Où est l’APP ? Où est la déballée de la CVE ? Nous n’avons pas le même champ d’action. Nous faisons de la haute politique et sommes un parti présidentiel contre des partis bons pour l’argumentaire que le pouvoir utilise contre nous. Ils prêtent le flanc au pouvoir pour distiller des arguments venimeux et fallacieux contre nous ‘’.
Aussi bien dans la capitale du Guidimakha que dans celle du Gorgol, Biram a plaidé contre ‘’l’impunité et le recyclage des personnes accusées de crime lourds’’, durant les années de braises citant Dah Ould Abdel Jelil, ancien gouverneur de la région et président actuel de la CENI et le général à la retraite Mohamed Ould Meguett. Des séquences qui ont été censurées durant le temps d’antenne accordé aux listes candidates par la HAPA. Ce qui fait suite aux séquences de campagne d’Atar où les autorités ont prétendu que le mot ‘’haratine’’ était séditieux.
A Kaédi, Mme Fatimata Bass orpheline, Ibrahima Ba orphelin et Mme Kiné Faye déportée au Sénégal, candidats sur la liste des jeunes, ont remercié l’ancien député de leur avoir donné l’occasion de briguer des mandats électoraux et de continuer à dénoncer les crimes dont leurs parents ont été victimes et par devoir de mémoire de demander justice. Ils ont demandé aux électeurs à voter pour les six listes du pôle de l’alternance et à ‘’barrer la route’’ à leurs concurrents.
Signalons que la tête de liste mixte du pôle de l’alternance avait tenu un rassemblement à Djadjibine et un meeting électoral à M’Bout avant de rallier Kaédi. Ce lundi, se tiendra à Aleg un meeting populaire.
Rappelons que Biram avait fait observer, à Kaédi une minute de recueillement en la mémoire de Mohamed Ould Brahim Ould Seyid, président du Conseil régional du Trarza, décédé avec trois membres de sa famille, dimanche en fin de matinée, à la suite d’un douloureux accident de la circulation près de la ville de Tiguint. Biram s’est incliné en la mémoire de Sidi Ahmed Seinbet. Disparu le 1er mai, alors qu’il se rendait à l’école, le garçon a été retrouvé dans l’égout de la demeure familiale, le vendredi dernier.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.