Aux commandes de la Mauritanie depuis 2019, le président Mohamed Cheikh El Ghazouani aura sa première épreuve indirecte par les urnes avec les élections législatives, régionales et municipales du 13 mai 2023, qui interviennent à un peu plus d’une année de l’élection présidentielle de 2024, à l’occasion de laquelle il devrait prétendre à un deuxième quinquennat.
Les législatives 2023, qui suscitent un énorme engouement avec la participation de 25 partis politiques soutenant 650 candidats, comportent une innovation de taille, avec l’augmentation du nombre de sièges passés de 150 à 176.
Dans la course vers la représentation nationale, INSAF, principal parti de la majorité, part avec une large faveur des pronostics. Une victoire hautement probablement qui sera complétée par l’apport de quelques alliés/satellites, pour une large assise parlementaire au profit du président de la République dont « les réalisations » servent de fond aux discours des candidats de la mouvance.
Ce constat renvoie à la perspective d’une assemblée nationale avec une configuration identique à la précédente : même majorité, même opposition. Toutefois, la dimension dont l’évolution est possible et même probable, réside dans le niveau de représentation des autres forces, qui devrait être plus large compte tenu du mode de scrutin proportionnel de la liste nationale, dans les 3 régions de Nouakchott et quelques autres de l’intérieur du pays à forte concentration de populations.
Ainsi, adossé à un électorat fidèle, le Rassemblement National pour la Réforme et le Développement (RNRD/TAWASSOUL), première force de l’opposition dans l’assemblée nationale sortante, avec une forte présence dans les circonscriptions, devrait tirer son épingle du jeu et conserver le même statut.
Dans le même ordre d’idée, l’alliance RAG/SAWAB, nourrit l’espoir d’une représentation encore plus large.
Il faut également compter avec l’opposition historique : l’Union des Forces de Progrès (UFP), le Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD), la Coalition Espoir Mauritanie, et la mouvance nationaliste négro-africaine, pour une représentation nationale très large, malgré tous les goulots qui étranglent le processus démocratique dans le pays, du fait d’une administration fortement marquée par la culture du parti unique, suivie d’un régime d’exception et depuis 1991, d’un pluralisme au rabais.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.