Pour une surprise, c’en était bien une et même une très grande. Le Président Ould Cheikh Ghazwani rendait visite, le jour de la fête, à des malades du Centre Hospitalier National et de l’hôpital Mère et Enfant. Une « communication de charme » très bien réussie. Ses conseillers (du Palais ou du ministère de la Santé) peuvent se frotter les mains. Bravo ! L’opération a atteint son objectif dans le mille. Les Mauritaniens – même les « non-visités » – ont hautement apprécié le geste fraternel humanitaire et social du président, une initiative qui intervient au bon moment dans une conjoncture extrêmement difficile.
Quand Ghazwani veut se racheter
Il ya des gestes qui ne trompent pas. Par cette visite inopinée aux malades de deux structures médicales de référence, Ould Ghazwani – le président des pauvres, version réelle – confirme ce que beaucoup de personnes disent de lui. Qu’il est bien un homme très sensible aux problèmes des personnes vulnérables, démunies et dans le besoin. C’est pour un tel président de proximité que les Mauritaniens ont voté. On comprend le message qu’entend peut-être transmettre ce fils de famille maraboutique à tous les Mauritaniens : « Je n’ai jamais été ce que certains pensent de moi. Je suis un président sensible à vos problèmes et je regrette de n’avoir pu, depuis mon arrivée au pouvoir, vous rendre tous heureux et à l’abri du besoin, d’un coup de baguette magique. »
Au cours de sa visite, l’homme s’est montré sous son vrai visage. Celui d’un chef d’État qui se veut très proche de tous sans exclusive. Comme l’ont constaté les journalistes et ses accompagnateurs, il a pris tout son temps pour échanger en toute modestie et humilité avec les malades, s’informant sur leur état de santé, les assurant de son soutien constant et, surtout, leur manifestant l’intérêt s’autant plus grand qu’il leur accorde en tant que citoyens qu’ils sont dans le besoin…
Générosité du coeur
Les gestes du Président étaient plein de sens ; ses mots pétris de sincérité et ses réconforts d’humanité. Seule fausse note de cette visite, l’absence aux côtés du chef de l’État de son épouse Mariam mint Dah. Une sorte d’erreur monumentale de protocole. Médecin de profession (stomatologue), Mariam mint Dah, l’épouse du neuvième président de ce pays où parfois de bons présidents ont succédé à de mauvais et de mauvais à des bons, est une intellectuelle très engagée dans le social et l’humanitaire. Bien avant que le Destin ne l’introduise au Palais ocre, elle œuvrait déjà inlassablement, avec ses propres moyens, pour assurer en faits et en gestes une réelle proximité avec les femmes et les enfants vivant avec des handicaps spécifiques.
C’est cette Mauritanie où se confondent, dans les mêmes soucis, les citoyens et le couple du Palais que les Mauritaniens cherchaient. Beaucoup d’entre eux ont, à un moment, pensé qu’ils s’étaient trompés dans leur choix en portant Ould Cheikh El Ghazwani au pouvoir. Aujourd’hui, le temps les rassure. Il leur paraît maintenant évident qu’ils avaient bel et bien fait le bon choix. Leur patience les récompense. Ils ont un président réellement différent de certains autres qui l’ont précédé. Ould Ghazwani est de toute évidence un président attaché aux citoyens de son pays, pour le meilleur et pour le pire.