La campagne électorale pour les élections municipales, régionales et législatives a démarré ce 28 avril, à zéro heure sur toute l’étendue du territoire. C’est parti donc pour quinze jours pendant lesquels, les candidats vont rivaliser en propositions, en décibels, en belles tentes d’animation, photos des candidats. Les 25 partis politiques engagés dans cette bataille ont lancé leur campagne dans leur QG, pris d’assaut, à partir de 22h. C’est le cas de INSAF qui a battu le rappel de ses troupes. D’autres ont squatté les places publiques à Nouakchott et d’autres enfin ont choisi de sortir de la capitale pour lancer leur campagne à l’intérieur du pays. C’est le cas de l’UDP qui s’est déportée à Kaédi. Cette ville est considérée comme le fief de ce parti dont le député est le vice-président du parti, Sanghot Ousmane et le maire Kono Baradji avait conquis la mairie en 2018. L’édile est reconduit sans conteste.
Le coup d’envoi a été donné par la présidente du parti, Madame Naha Mint Mouknass. Selon nos sources, la mobilisation était forte, l’ambiance festive. La présence de la présidente du parti dénote de l’importance que l’UDP accorde à cette ville et à ses élus, mais apporte également un cinglant démenti à certains écrits qui ont annoncé que l’UDP a boycotté le lancement de la campagne pour protester contre l’ « inimitié » du ministre de l’intérieur.
Au Gorgol et comme un partout ailleurs, l’UDP a présenté des listes candidates pour presque tous les scrutins. Pour rappel, l’UDP était sortie, en 2018, 3e force politique, après l’UPR et Tawassoul.
Pour sa part, le PRDR dirigée par l’ex-ministre Mintata Mint Hadeid a choisi la capitale économique, Nouadhibou pour ouvrir sa campagne. Selon une source proche de ce parti, l’ambiance était « extraordinaire ». Le PRDR a subi les coups de boutoir depuis le coup de force de 2005. Il est en train de remonter la pente et les présentes élections pourraient signer son retour, espèrent ses responsables.
Cette campagne de 15 jours devra être mise à profit par les candidats pour expliquer aux électeurs leurs programmes, souvent relégués au second plan, mais aussi comment ils doivent voter, le jour J. C’est essentiel. En effet, avec la multiplication des listes, on risque d’enregistrer beaucoup de déchets pouvant porter préjudice à beaucoup de partis assez peu connus de l’arène politique. Pour parer à ces risques, la CENI vient d’organiser une session de formation de formateurs pour ses démembrements, ils seront déployés sous peu dans les différentes régions pour, à leur tour, former le personnel qui tiendra des bureaux de vote. La Cour Constitutionnelle a elle aussi procédé à la formation des magistrats qui vont superviser le vote.
Pour ce scrutin du 13, la CENI a publié une liste provisoire de 1785036 inscrits répartis entre 4729 bureaux de vote, ils départageront 1469 listes nationales, régionales et municipales.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.