Id Fitr, ça commence au marché de bétail

21 April, 2023 - 23:46

Très tôt ce matin, les citoyens ont pris d’assaut le marché de bétail d’El Mina, sis carrefour Nancy. Ils sont venus des différents quartiers de Nouakchott. Qui pour acheter un mouton, qui pour quelques kilogrammes de viande pour marquer cette journée de fête. Certains chefs de familles sont accompagnés par leurs enfants. Le marché est achalandé, on y trouve toutes sortes de bêtes : petits cabris,  boucs, brebis, gros moutons etc. Mais les prix ne sont pas abordables. Il y’en avait pour toutes les bourses mais avec le contexte d’inflation et de la guerre d’Ukraine, beaucoup de familles ont dû  négocier dur ou fait plusieurs tours pour obtenir un mouton, d’autres ont tout simplement réduit leurs prévisions, en se rabattant sur les vendeurs de viande en détail qui, contrairement aux années précédentes ont multiplié les étals devant les vendeurs habituels. Marième, une cheffe de famille dit avoir fait le tour de plusieurs tabliers avant de se décider d’acheter un « tas » d’environ une dizaine de kilogrammes. Mohamed, venu des envions de Arafat poteau 19e tempêtait et dénonçait l’absence de régulation du marché : « ici chacun fait ce qu’il veut, les vendeurs valsent les prix à leur guise, ce n’est pas gentil surtout en ce jour de fin de Ramadan, un mois de solidarité et d’entr’aide ». Justifiant la hausse des prix, Maouloud avance le coût du bétail et de son alimentation. Certes, des remorques ont débarqué des cargaisons de moutons à la veille de la fête, mais qu’à cela ne tienne, les revendeurs et courtiers ont comme à pareille occasion fait monter les prix.

Comme à chaque fête, les dépeceurs de moutons ont investi les lieux depuis hier soir. Selon l’un d’eux, Mahmoud, « nous avons passé la nuit ici pour accrocher des clients, certains nous demandent de les aider à négocier le prix avant de procéder au dépeçage de leurs bêtes. Pour cette dernière opération, le client laisse une partie du mouton, généralement le cou, ou quelques petits billets. »Halte cependant aux mauvais dépeceurs, c’est-à-dire, les dépeceurs d’un jour. Ils profitent de cette journée pour venir se mêler à la foule des « spécialistes » pour décrocher quelques quartiers de viande qu’ils ramènent à la maison ou qu’ils revendent sur place pour se faire un peu de d’argent. C’est donc un gros business, le dépeçage qui laisse sur place des boyaux et du sang sur toute la place qui va du carrefour Nancy au grand marché de bétail du château d’eau ; les panses des animaux et certains morceaux indésirables sont jetés dans les trous  que les dépeceurs  ont creusés. A côté de ses dépeceurs, se développe un petit commerce, celui de la vente des sacs de ciments vides  et des cordes que les clients achètent pour attacher leurs bêtes ou pour  transporter leur viande à la maison. Id Moubarak à tous !