La commande
En ces jours qui précèdent la fête, le marché Capitale grouille de monde. Une énorme foule de visiteurs, clients, colporteurs et marchands ambulants se démène. Chacun veut écouler ou acheter à bon prix. Dans une des grandes boutiques particulièrement fréquentées, tous les vendeurs sont occupés à servirla clientèle, même le patron est en train de vendre. Un jeune homme bien parfumé et d'apparence nantie fait son entrée. Il passe un moment à circuler attentivement entre les comptoirs avant de se présenter au commerçant : « J'ai une boutique d'articles de luxe à Aleg. Je suis venu faire une grande commande pour la Fête », lance-t-il.« Au plaisir de vous servir », répond le commerçant, salive en bouche, « Vous êtes le bienvenu ! » Le nouvel arrivant pose deux conditions : la première, c'est le prix raisonnable qu’il attend de ses achats ; la seconde est de libérer tous les clients pour que les vendeurs puissent s'occuper de lui seul car il veut repartir le jour même. Le commerçant obtempère illico et ordonne de fermer les portes de la boutique. Le jeune homme commence alors à choisir beaux habits et chaussures pour les entasser à part. On s'accorde sur les prix et les vendeurs commencent à emballer les articles retenus. Le paiement se fera une fois tous les paquets constitués et vérifiés. On a installé entretemps une chaise au client et ordonné de lui préparer du thé. Distraits par leur tâche sous l’œil attentif du patron, les vendeurs ne prêtent pas attention au jeune élégant qui se déplace à sa guise dans la boutique. Et, alors qu'on emballe le dernier colis, celui-là tire une cigarette d’un paquet et s'excuse pour aller fumer dehors. On l’attend en vain une bonne dizaine de minutes, puis une demi-heure, avant de s’inquiéter soudain et d’aller vérifier le tiroir qui contenait toutes les recettes du jour : vide !!! Le commerçant se rend alors compte qu'il a été roulé dans la farine. Rappelons qu'un autre escroc en fit de même au marché d'El Mina, il y a des années de cela. Il finit par être démasqué et épinglé.
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Pseudo-taxis et vraies agressions
Certains malfaiteurs utilisent des taxis pour opérer à Nouakchott. Une couverture pour leurs activités illicites et appât pour attirer leurs proies. Des personnes ainsi embarquées furent braquées et agressées. La pauvre Aminata Sogue fut violée et assassinée à bord d'un tel taxi en 2013. Le fameux violeur de Nouakchott qui viola, braqua et agressa des dizaines de femmes en 2007 utilisait un tel véhicule, tout comme cet autre maniaque en 2016. Le cadavre de l'homme d'affaires Ould Nana assassiné en 2008 par une bande criminelle à la Medina J fut embarqué à bord d'un taxi. Plusieurs récidivistes connus se déplacent et opèrent de même. Le fameux Abdallahi « le vainqueur » passa des années pour un taximan d’El Mina et Sebkha.
Mais d’innocents chauffeurs de taxis furent également victimes de malfaiteurs. À Riyad en 2003, Ould Imigine fut ainsi retrouvé mort au volant de son véhicule. Trois récidivistes avaient loué son taxi quelques heures plus tôt. Il y a quelques années de cela, un autre taximan fut agressé et laissé pour mort après avoir embarqué un groupe de djenks vers le quartier périphérique de Tenweich et l’on ne compte plus les chauffeurs battus et délestés de leur recette, après avoir été emmenés loin par de pseudo-clients.
Mosy