Maintenant, c’est le mois béni du Ramadan. Alors, il est peu recommandé, voire déconseillé, de trop parler pour dire quelque chose ; à plus forte raison pour ne rien dire. Mais quand même ! Je m’en vais vous rapporter l’intelligente réflexion selon laquelle les élections qui se profilent auraient dû être organisées après le Ramadan et pas avant ! Pourquoi ? Parce que pendant les élections, il y aura vraiment une grosse moisson de péchés : promesses intenables, dribbles, feintes et bien d’autres condamnables choses que le Ramadan nous interdit de citer et que le jeûne – qui a cette admirable vertu d’absoudre toutes les transgressions et désobéissances de l’année agonisante – permettra de laver ces hommes, femmes et jeunes endiablés à tout déballer pour devenir maire, député, président de conseil régional ou tout-à-la-fois. En tout cas, la bataille est rude entre les partis. Les revendications et les protestations, voire les défections, sont légion après la nomination des candidats, surtout ceux de l’INSAF qui signifie, littéralement à peu près, quelque chose comme équité ou justice ; en tout cas qu’aucun de ses militants ne souffrira d’injustice. Pour rassurer davantage sur cette orientation présidentielle, le symbole de l’INSAF est une balance… qui n’aura servi finalement à rien du tout, me dit un insafiste qui rime bien avec salafiste. En ce mois saint du Ramadan, on note aussi une confusion entre les prix et les élections. Heureusement que les Algériens sont là, avec leur marché improvisé sur le tarmac de l’ancien aéroport de Nouakchott : dattes, farine, sucre, pommes de terre et oignons, huile, olives et autres ingrédients, fruits et légumes. Foire algérienne. Marché algérien du Ramadan. Don algérien de quatre-vingt-dix tonnes de produits alimentaires ramadaniens… Qu’Allah bénisse l’Algérie! Pendant ce temps, nous ne mangeons pas nos produits : oignons mauritaniens, tomates mauritaniennes, pommes de terre mauritaniennes, carottes et navets mauritaniens, riz mauritanien…Pouah, ça ne vaut absolument rien, indigeste et dangereux ! Quel peuple, quel gouvernement, quels consommateurs ! Loin de cette histoire de ventre, cet INSAF ne semble pas avoir compris qu’un insafiste réfléchit exactement comme un upériste qui réfléchit exactement comme un adéliste qui réfléchit exactement comme un péérdéiste qui réfléchit exactement comme un sémiste (de SEM : Structures d’Education des Masses) qui réfléchit exactement comme un pépéémiste qui réfléchit exactement comme n’importe quel l’un d’entre nos arrière-grands-pères de la période d’avant « la montée » des Naçaras ! Les principes, règlements et statuts des partis politiques, les orientations et les programmes électoraux, tout ça, c’est après les intérêts égoïstes et les considérations tribales et sectaires. Une boutade de quelqu’un de très inspiré résume cet esprit « fatigué » : Guérou, c’est pour les Téjékanett ; Aïoun, c’est pour les Oulad Nasser ; Aleg, pour les Idjeïjbas ; et Nouakchott, pour les Oulad Bouhebeïni et les diables ! Quant à l’Insaf, c’est pour qui ? Salut.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.