Départs massifs de jeunes mauritaniens aux États-Unis via le Mexique
Les mauritaniens de vingt à quarante ans semblent s’être donné le mot d’ordre. Depuis des mois, des vagues entières de jeunes salariés et autres sans emploi rallient, à la recherche d’un mieux vivre, le Brésil, l’Uruguay ou le Mexique pour franchir au final le mur érigé à la frontière entre le Mexique et les États-Unis d’Amérique. Si certains ont pu franchir celui-ci, postant en suivant des selfies de leur mine joyeuse, d’autres restent bloqués au Mexique sous la menace de gangs en embuscade qui ont décidé de changer leur fusil d’épaule, ciblant désormais les migrants en transit. Trois mauritaniens pris en otage par de tels brigands en Janvier dernier n’ont ainsi pu recouvrer la liberté qu’après le paiement d’une forte rançon réunie par une collecte de fonds organisée par leurs parents.
La semaine dernière, le journal mexicain Zetatijuana publiait les noms, âges et photos de treize mauritaniens arrêtés à Tijuana alors que des brigands tentaient de les kidnapper. L’Institut national de la migration (INM) du ministère mexicain de l'Intérieur rapporte qu'en coordination avec la Garde de sécurité et d'enquête de l'État (GESI), soixante-dix-neuf étrangers ont été secourus de conditions de surpeuplement en deux hôtels et un motel de ladite ville. Parmi eux figurent trente-cinq mauritaniens. Un processus administratif va commencer pour déterminer leur statut légal dans le pays. L'INM dit souscrire à son engagement d’assurer une migration sûre, ordonnée et régulière, dans le strict respect des droits et des garanties de ceux qui entrent et transitent par le territoire national, avec une attention particulière aux groupes vulnérables.
Face à ces départs massifs et pris, comme d’habitude, au dépourvu, les autorités mauritaniennes ont intimé aux banques primaires de ne plus accorder de prêts aux enseignants, policiers, militaires... Un de nos jeunes policiers a été tué au Mexique, la semaine dernière, succombant à ses blessures après avoir été renversé par une voiture. De son côté, le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Mohamed Salem ould Merzoug, a confirmé que le gouvernement avait pris des mesures importantes pour trouver une solution au problème de certains citoyens mauritaniens après leur arrestation au Mexique. Ould Merzoug se veut rassurant : « il n’y a pas lieu de s’inquiéter pour leur sécurité, malgré les problèmes juridiques posés par leur situation ».
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CVE : des purges à la pelle
Décidément la Coalition Vivre Ensemble (CVE) n’est plus, depuis le décès tragique de son président, Kane Hamidou Baba, que l’ombre d’elle-même. Alors que les feux des projecteurs sont braqués sur les prochaines échéances électorales, avec la confection des listes et les jeux d’alliances, la CVE se singularise… et de quelle manière ! Absente sur le terrain politique et saignée à blanc par des départs massifs de ses cadres et militants de première heure, elle se signale bruyamment dans les colonnes de journaux et en ligne, multipliant les communiqués de presse. Le dernier en date et non des moindres est celui annonçant de nouvelles exclusions dans ses rangs. Messieurs Ba Mamadou Moustapha, Ba Aboubakri et Ball Mamoudou Jaffar viennent en effet de subir la furie du président du PLEJ.À ce rythme, il n’en restera plus que des lambeaux.
Disant se fonder sur les deux documents fondamentaux de la CVE (Charte et Règlement intérieur), Ba Mamadou Alassane a jugé utile – « dans l'intérêt de la CVE », avance-t-il – de prendre les mesures disciplinaires suivantes à l'encontre de ces trois membres de la commission exécutive : en un, monsieur Ba Mamadou Moustapha est démis de toutes ses fonctions de membre de la commission exécutive. Il n'est donc plus chargé de mission ni responsable de la CVE au niveau de la diaspora, ni administrateur du panel de la Commission exécutive. En deux, monsieur Ba Aboubakri est démis de ses fonctions de permanent. En trois, monsieur Ball Mamoudou Jaffar n'est plus coordinateur régional du Brakna ni donc plus membre de la commission exécutive.
Ces mesures sont prises à cause du « mauvais comportement » des intéressés, comportement qui constitue une « indiscipline caractérisée. Or, selon l'article 9 du Règlement intérieur, toute indiscipline caractérisée mérite sanction dans l'intérêt de la commission exécutive et donc de la CVE », mentionne le communiqué.