Un convoi de plusieurs véhicules a quitté Nouakchott, le jeudi 2 mars pour la ville religieuse de Médina Gounass située au Sénégal oriental (Tambacounda). Ce convoi d’une cinquantaine de voitures emporte plus de 300 personnes pour l’édition 2023 qui débute le samedi 4 mars. Elle dure plus de dix jours. Daaka signifie une retraite spirituelle dans un lieu isolé.
Durant plus de 10 jours, les fidèles musulmans, venus de tous les pays du monde vont s’adonner, en pleine brousse, à la prière et au récital du Coran. lI est exclusivement réservé aux hommes qui se prennent entièrement en charge. Le Daaka a été institué en 1942 par El Hadji Thierno Mouhamdou Saïd Bâ. Un marabout ayant consacré, toute sa vie durant, à la dévotion à Allah et à son Prophète PSL
Depuis lors, affirme Bâ Abderrahmane, président du Daaka Gounass de Nouakchott, le nombre de fidèles ne cesse de croitre à chaque édition. L’an dernier, les pèlerins ont été estimés à près d’un million de fidèles. C’est l’œuvre d’Allah, précise M. Bâ. Il ajoute que les mauritaniens participent avec force à cette rencontre religieuse, ils viennent de Nouadhibou, Zouerate et de toute la rive gauche du fleuve Sénégal.
A quelques heures du départ du convoi, ce 2 mars, les membres de la commission d’organisation, Ly Bousré, responsable des relations avec l’administration, Diop Alhousseynou, trésorier, Sy Dahirou, responsable à l’organisation, s’affairent, dans la mosquée Gounass, située à la Medina R, aux derniers réglages (listes de pèlerins et nombre de voitures, autorisations administratives…), Tous racontent l’importance et les avantages de cette grande rencontre religieuse annuelle. Elle rapproche, par les nombreuses prières, les fidèles musulmans d’Allah et de son Prophète. Selon M. Bâ, sur le site de plusieurs centaines d’hectares où se tient le Daaka, on ne voit ni mouche, ni moustique, ni autres insectes nuisibles ; les serpents et autres reptiles venimeux, réputés dangereux demeurent inoffensifs à l’égard des pèlerins. « Ce sont là, un des vœux exaucés du fondateur de Daaka » précise M. Bâ. Durant le Daka, les fidèles consacrent leur temps à la prière, à la lecture du Saint Coran, la vie et l’œuvre du prophète PSL et aux zikr.
Tout au tour de la mosquée, les nombreux candidats au voyage s’affairaient autour des différents véhicules pour charger leurs nombreux colis déposés, ça et là. Les taxis et autres voitures personnelles continuaient à déposer, vers 18H, les voyageurs venus de différents quartiers de la capitale. Il faut signaler que le Daaka est devenu comme une grande foire, les pèlerins emportent diverses marchandises qu’ils revendent pour se prendre en charge durant leur séjour. Des nombreux commerçants venant de l’Afrique de l’ouest et du Maghreb viennent profiter de cette rencontre.
Signalons enfin que le Daaka est clôturée par une grande cérémonie de prière présidée par le khalif de Gounass, Thierno Ahmadou Tidiane Bâ et en présence, depuis quelques années, du président de la République du Sénégal, Macky Sall. Au cours de cette cérémonie, des Doua’a sont formulée par le guide, pour toute la UMA islamique.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.